Nautisme • 2 février 2018
Deux courses « rétro » autour du monde en 2018
50 ans après le tour du monde et demi de Bernard Moitessier. La Golden Globe Race partira le 1er juillet et la Longue Route 2018 s’élancera entre juin et septembre
L’esprit de Bernard Moitessier vit toujours. Liberté, lutte contre la consommation effrénée, connexion avec la nature, la « longue route » du mythique navigateur ressuscite 50 ans après. En 2018, deux courses à la voile autour du monde sans escale et sans assistance se dérouleront dans les conditions de 1968 : sans GPS, sans pilote automatique, sans électronique, sur des bateaux équipés de manière rudimentaire… D’un esprit proche, les deux aventures se différencient par leur organisation. La Golden Globe Race part dimanche 1er juillet des Sables d’Olonnes. La Longue Route 2018, qui n’est pas une course mais un « pélerinage », partira de l’hémisphère nord entre juin et septembre.
En 1968, à l’issue de son tour du monde et en passe remporter la Golden Globe, Bernard Moitessier, décide de ne « pas rentrer ». Il poursuit sa route jusqu’en Polynésie « parce qu’[il est] heureux en mer et pour sauver son âme ». Il narre sa navigation et son épopée dans « La longue route » paru aux Editions Arthaud. Il devient un maître à penser pour plusieurs générations de marins.
La Golden Globe Race
Organisée par le marin australien Don Mac Intyre, la Golden Globe reprend le nom de celle lancée en 1968 par le Sunday Times et remportée par Sir Robin Knox-Johnston. La course compte 23 candidats de 14 nationalités, dont deux femmes. Parmi eux, le français Jean-Luc Van Den Heede, 3e du premier Vendée Globe (1989-1990) derrière Titouan Lamazou et Loïc Peyron et second lors de la deuxième édition (1992-1993).
« Le défi est pur et très brut, plaçant l’Aventure au premier plan, bien avant l’objectif de « gagner à tout prix », Don Mac Intyre
Il est celui qui a appuyé l’organisation de cette course auprès de la Fédération française de voile qui, jusqu’en décembre, l’estimait trop dangereuse. « Il y aura plus de sécurité que sur un Vendée Globe » affirme-t-il. L’organisation de la course indique que « Les participants sont limités à naviguer sur des voiliers similaires à celui utilisé par Sir Robin lors de cette première course. Les concurrents doivent naviguer sur des bateaux de 32 à 36 pieds (9,75 – 10,97 m) conçus avant 1988, et possédant une quille longue avec un gouvernail attaché cette quille. »
La Longue Route 2018
Ce « pélerinage » dans le sillage de Bernard Moitessier et avant lui, Joshua Slocum, a été lancé par Guy Bernardin, navigateur aux six tours du monde, en course autant qu’en famille. A 74 ans, il a disparu en mer durant l’été 2017 alors qu’il ramenait des États-Unis vers la France le voilier qu’il venait d’acheter pour participer à cette aventure.
« Qui ose gagne », Guy Bernardin
Mais le défi se poursuit. 46 candidats sont déjà inscrits. Les règles sont plus souples que la Golden Globe Race, basées sur l’idée que chaque marin reste libre. « Il n’y a pas de règlement, pas de contraintes, pas d’obligations, pas de prix non plus… Juste la récompense ultime d’avoir concrétisé un rêve et de s’être dépassé soi-même. C’est un retour vers les vraies valeurs, les responsabilités humaines personnelles de chaque homme et de chaque marin. La liberté, la sérénité d’être en mer, seul face à l’océan » explique le site. Chaque marin est libre de choisir son voilier, d’une longueur inférieure à 52 pieds (15,80 mètres environ), apte à la navigation hauturière. Les marins pourront prendre le départ d’un port européen au au nord du 45°N ou au nord du 41°N sur la côte Est des Etats-Unis.