Lifestyle • 5 mai 2023
VIE EN 2150 : La nouvelle exposition du Musée Mer Marine
Le Musée Mer Marine de Bordeaux fait voyager ses visiteurs dans un univers dystopique. Celui-ci a été imaginé par les artistes Camille Benbournane et Fang Dong. Une installation réalisée dans le cadre d’une résidence post-master portée par l’École des Beaux-Arts de Bordeaux.
VIE EN 2150 : l’exposition
« L’enjeu de cette installation réalisée à 4 mains par Fang Dong et Camille Benbournane, est de mettre en exergues toutes les recherches que nous avons menées ces 4 dernières années, respectivement à Qing Dao et sur le Littoral aquitain ainsi que sur le quartier de Mériadeck.
Ces espaces sont pour nous des prétextes pour évoquer des grands sujets comme le réchauffement climatique, l’inexorable montée des eaux, l’érosion des littoraux ou encore la pollution provoquée par les marées vertes.
C’est alors que nous avons imaginé un espace hors du temps, une sorte de caverne sous marine, une grotte préhistorique, une cavité organique.
Dans cet espace ou les tentures ressemblent à des membranes fantastiques, ou bien à des algues hallucinées, des corps minéraux les côtoie. La cire d’abeille présente sur tous les éléments est un peu comme le liant, une excrétion ou bien un fluide de vie, qui transpire par les pores de ces organes.
Ici nous ne savons pas si nous sommes dedans ou dehors. Au sol sont répandus ces mêmes organes, ces mêmes excrétions suspendues, mais nous retrouvons aussi des symboles, ce sont des QR codes, qui sont des portes vers d’autres mondes, ou plus précisément vers d’autres espaces de ce monde qui est présent devant nous. »
Cette installation à quatre mains est conçue comme une sorte de cavité sous-marine où la matière prend vie. Les deux artistes mettent leur savoir-faire au service de réflexions poussées en matière de technologie et d’écologie. Ceux-ci vont de la céramique au numérique.
Tout autour de l’installation figurent des QR codes permettant de découvrir un jeu. L’occasion d’effectuer un voyage en profondeur dans les entrailles de cette caverne cosmogonique.
VIE EN 2150 : les artistes
Camille Benbournane
Camille Benbournane n’a eu de cesse d’arpenter les façades maritimes de la Charente maritime où elle a grandi. Elle porte son intérêt sur les cités balnéaires construites comme des décors de vacances idéales. Camille a naturellement intégré dans sa pratique artistique l’océan et ses à-côtés : les ressources marines, le tourisme, l’architecture et…. toutes les contingences climatiques.
Dans le cadre d’une résidence post-master portée par l’École des Beaux-Arts de Bordeaux, Camille a imaginé un monde post-apocalyptique. Mériadeck, l’utopie urbanistique bordelaise, serait presque seule rescapée des eaux et abriterait un biotope nouvelle génération, peuplé de Mériadeckins. Il s’agit de créatures ou organismes dystopiques se nourrissant d’algues et de produits de la mer ayant mutés car irradiés par une catastrophe nucléaire. Cette catastrophe est survenue la nuit du 24 février 2071 à 3h45 du matin. À ce moment, la tempête Marta traverse les côtes de l’Atlantique sud française.
Fang Dong
Fang Dong est une artiste et designer de Phygital Fashion, née en Chine à Qing Dao. Elle vit et travaille actuellement entre la France, la Chine et le Japon. Fang Dong explore l’inattendu, l’humour et le paradoxe dans son travail. Elle croit que chaque chose, qu’elle soit matérielle, immatérielle ou spirituelle, est liée et que la relation entre ces choses, les objets et les gens résulte en une symbiose.
Le travail de Fang Dong est en constante évolution, reflétant son désir de continuer à explorer de nouveaux territoires créatifs. Ainsi, elle explore de nouveaux domaines et apporte un regard frais et novateur sur les traditions et les pratiques créatives ancestrales. Elle s’intéresse également aux matériaux écologiques tels que les fibres d’algues. Elle observe la réalité telle qu’elle se présente devant nous. Fang propose une imagination « surréaliste » apparemment raisonnable à partir de la vie quotidienne. Souvent, du point de vue narratif, elle trouve les racines historiques à partir de l’hypothèse du futur, repense la valeur de la vie, trouve les lacunes imaginaires qui existent dans la réalité et crée un environnement de différence en utilisant des illusions pour établir des liens les uns avec les autres.
Cet univers dystopique projeté en l’an 2150, est à découvrir jusqu’au 7 janvier 2024. L’installation prend vie au sein du parcours permanent du Musée Mer Marine.