Découverte & Recherche • 27 juin 2020
Une structure à 2900 km sous l’océan Pacifique intrigue
Des structures géantes ont été découvertes sous la surface de la Terre !
2 900 kilomètres sous les mers ! C’est ainsi que Jules Verne aurait probablement intitulé son article relatant la découverte détectée par des ondes sismiques : des structures géantes seraient présentes sous la surface de la Terre. Elles ont été identifiées par des chercheurs, qui les situent entre le noyau en fusion et le manteau terrestre en-dessous des îles Marquises.
Comment cette découverte a-t-elle été rendue possible ?
Cette découverte a été faite à la suite de travaux effectués par des chercheurs de l’université du Maryland aux États-Unis, sous la direction du géologue Doyeon Kim. L’équipe est partie de l’analyse des données de milliers de séismes considérés comme majeurs, qui se sont produits entre 1990 et 2018, dans le Pacifique.
Ils ont tenu compte des séismes d’une magnitude supérieure à 6,5 sur l’échelle de Richter et d’une profondeur dépassant 200 km sous la surface terrestre. Ils ont pris en considération des ondes sismiques particulières qui sont appelées ondes de cisaillement. Celles-ci sont généralement complexes à distinguer dans un bruit ambiant. L’attention des scientifiques a été attirée par certaines ondes sismiques traversant plus lentement une zone située dans l’océan Pacifique, sous les volcaniques Marquises. Cette manifestation est appelée « ultra low velocity » ou zone ULV, pour indiquer une zone de vitesse ultra-basse.
Quelle est l’explication de ce phénomène de zone ULV ?
Les scientifiques ne s’accordent pas à ce jour, sur les raisons de l’existence de zones ULV. Si certains l’expliquent par une composition chimique différente du noyau externe, d’autres penchent plutôt pour des motifs de différences thermiques.
Que sait-on de la structure découverte ?
À l’heure actuelle, l’équipe de scientifiques a réussi à déterminer la surface de la zone de vitesse ultra-basse qu’ils ont découvert : elle aurait un diamètre d’environ 1 000 kilomètres et serait épaisse de près de 25 kilomètres. Selon la revue scientifique « Science » qui relate cette importante découverte dans son édition datée du 12 juin 2020, c’est actuellement tout ce que les géologues ont réussi à calculer.
Mais leurs analyses se poursuivent, aidées en cela par un matériel de haute technologie et d’algorithmes généralement utilisés pour l’étude des données astronomiques. Le résultat des recherches est particulièrement attendu car il permettra de savoir de quelle façon les structures de la Terre ont évolué au cours du temps.
Quelle est l’utilité de cette découverte ?
Le fait de pouvoir répertorier les zones ULV est utile d’après les scientifiques, afin de mieux comprendre de quoi est composé le manteau terrestre. Cette information sert entre autres, à déterminer l’origine exacte de certains volcans. Doyeon Kim, le géologue qui dirige l’équipe scientifique explique l’importance du manteau terrestre par le fait que c’est à cet endroit que se produit la convection thermique.
Il ajoute que c’est ce mécanisme qui est à l’origine des plaques tectoniques et qui provoque le volcanisme des points chauds. Cela se manifeste par une lente évacuation vers l’extérieur, de la chaleur emprisonnée au centre de la Terre depuis que celle-ci s’est formée il y a plus de quatre milliards d’années. Ce phénomène demeure en grande partie, scientifiquement inexpliqué à ce jour. Peut-être que les entrailles des îles Marquises permettront de lever certains doutes !