Lifestyle • 7 novembre 2018
Un livre iodé sur les huîtres de Marennes-Oléron et ceux qui les font
[livres]
Quand un ancien de l'Ifremer s'allie avec un photographe maritime pour raconter comment naissent les huîtres de Charente-Maritime. Technique et poétique
Le nouveau livre des Editions Sud Ouest, « Des huîtres et des hommes », tombe à point nommé pour les fêtes de fin d’année. « Des huîtres et des hommes, au pays de Marennes-Oléron » fait le tour de la question ostréicole en Charente-Maritime. L’auteur: Jean Prou, ancien chef de station de l’Ifremer de La Tremblade. Le photographe: Sébastien Husté spécialisé dans les photographies maritimes et industrielles.
Pourquoi l’huître oléronaise est verte?
Jean Prou, membre de plusieurs conseils scientifiques, est le spécialiste de l’ostréiculture de Marennes-Oléron. Il est un de ces scientifiques qui sait écrire et rendre ses lignes attrayantes. On lit avec plaisir une écriture fluide. On apprend et l’on s’étonne. Notamment de l’intensité de ce bleu-vert de l’huître charentaise. La responsable: l’algue, la navicule bleue. Elle produit un pigment auquel la ville de Marennes a donné son nom: la marennine.
Préparez les plateaux de fin d’année
« Mises en élevage en juin ou juillet, elles ont six mois pour se faire belles et bonnes ». Jean Prou réussit à mêler les explications techniques et la narration de l’ambiance dans la cabane ostréicole en plein travail. Les photographies de Sébastien Husté plongent le lecteur dans l’univers besogneux de ces hommes et de ces femmes. Les auteurs livrent même leurs conseils pour ouvrir les coquillages sans s’égratigner.
Au coeur du travail, au rythme des marées
Pour raconter la tâche de l’ostréiculteur, Jean Prou et Sébastien Husté assemblent leurs talents de narrateurs. Les mots et les images se répondent pour plonger le lecteur dans les contraintes quotidiennes du travail de l’huître. « Poser les collecteurs trop tôt c’est courir le risque de les voir se salir par de la vase accumulée, des algues ou se recouvrir d’autres animaux qui ne laisseront guère de place à la larve d’huître quand le moment sera venu. Prendre le risque de trop attendre pour les poser serait aussi un mauvais calcul. »