Découverte & Recherche • 23 juin 2023
SOUS-MARIN TITAN : de sa disparition à son implosion
Au cœur de l’Atlantique Nord, d’intenses opérations de recherche ont été lancées dans le but de retrouver le sous-marin Titan. Accompagné de cinq passagers, il avait mystérieusement disparu lors de son voyage pour explorer l’épave emblématique du Titanic. Malheureusement, après quatre jours de recherches acharnées, les secours ont été confrontés à une découverte décourageante : des débris du sous-marin, anéantissant ainsi tout espoir de le retrouver sain et sauf.
L’équipage du sous-marin
À bord de ce sous-marin touristique conçu par l’entreprise OceanGate Expeditions, se trouvait un équipage de 5 personnes. Parmi elles, l’explorateur milliardaire américain Hamish Harding, le spécialiste français du Titanic Paul-Henri Nargolet, l’homme d’affaires pakistano-britannique Shahzada Dawood, ainsi que son fils Suleman âgé de 19 ans. Également, le Britannique Stockton Rush, PDG de cette société américaine fondée en 2009, faisait également partie de cet équipage.
Perte de contact 2H après sa descente
Après avoir quitté le port de Saint John’s à Terre-Neuve au Canada, le petit submersible Titan entame sa plongée dans les profondeurs de l’océan Atlantique. Cette descente est censée durer environ 2h30. À peine 1h45 après le départ, le submersible cesse de répondre aux communications du Polar Prince. Il s’agit du navire de recherche canadien qui l’accompagne à ce moment-là.
L’alerte est donnée par la société dans la soirée. Un porte-parole d’OceanGate confirme le lendemain qu’ils ne sont « plus en mesure, d’établir des communications avec l’un de leurs engins d’exploration submersibles ».
Les opérations de recherche débutent dès le dimanche soir. Elles se heurtent cependant à des difficultés en raison de l’immensité de la zone. Celle-ci s’étend sur environ 20 000 km², loin des côtes nord-américaines. Le capitaine Jamie Frederick des garde-côtes américains souligne que cette étendue rend « exceptionnellement difficile la mobilisation rapide de grandes quantités d’équipements » pour les secours.
De mystérieux « bruits » détectés
Tôt dans la matinée du mercredi, un renouveau d’espoir émerge quant à la possibilité de retrouver le vaisseau disparu. Le magazine Rolling Stones rapporte que des sons, décrits comme des « coups », sont entendus de manière régulière sous l’eau par les sonars d’un avion P-8 canadien. Cette découverte suscite l’enthousiasme du groupe d’exploration privé américain. The Explorers Club se réjouit d’avoir repéré « des signes probables de vie ». Ces indices prometteurs offrent une lueur d’espoir et orienteront les recherches à venir.
Le Canada et les États-Unis confirment effectivement la capture de sons sous l’eau. Ils ne sont toutefois pas en mesure de déterminer avec certitude l’origine de ces bruits. « Nous ne savons pas ce que sont ces bruits », explique le contre-amiral John Mauger des garde-côtes américains. Le mystère demeure quant à la source de ces sons énigmatiques.
Sur le site, de nouveaux renforts arrivent tout au long de la journée, mais les efforts de recherche demeurent infructueux. Malgré le déploiement d’un dispositif colossal comprenant « neuf navires, du personnel médical et des experts techniques » envoyés par la communauté internationale, aucune avancée significative n’est constatée.
Parmi ces moyens, le navire de recherche français de l’Ifremer (Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer), l’Atalante, se distingue. Il est équipé du robot Victor 6000, capable de plonger jusqu’à l’épave du Titanic. Il représente le « principal espoir » pour une opération de sauvetage sous-marin.
Un navire canadien, accompagné de personnel médical et d’une chambre de décompression, est également en route. Cependant, les recherches sont considérées comme « extrêmement complexes », principalement en raison des conditions météorologiques qui réduisent la visibilité des chercheurs.
La découverte de débris qui met fin à tout espoir
Jeudi, la course contre la montre s’intensifie alors que les réserves d’oxygène s’épuisent progressivement, avec une autonomie théorique de plongée de 96 heures pour le submersible. Malgré cela, les garde-côtes américains restent « optimistes » quelques heures avant que la situation ne commence à se détériorer réellement.
Aux alentours de 13h08 jeudi, la situation devient critique. On estime que le sous-marin est potentiellement à court d’oxygène, privant ainsi les passagers d’une source d’air respirable.
Dans l’après-midi, un champ de « débris » est finalement repéré à environ 400 mètres de l’épave du Titanic par le robot d’une société privée impliquée dans les recherches. Ces débris sont découverts dans une zone « lisse » où aucun fragment du paquebot n’était auparavant observé. Quelques minutes plus tard, la société OceanGate communique la « triste disparition » des cinq passagers, sans fournir de détails supplémentaires.
Les experts estiment que les morceaux retrouvés sont « compatibles avec une implosion catastrophique » du submersible. Celle aurait pu se produire dès sa descente dans la colonne d’eau. Cependant, ces conclusions nécessitent une confirmation ou une infirmation à travers des recherches supplémentaires. Selon eux, une « perte catastrophique » de pression serait à l’origine de l’accident.