Sport • 13 décembre 2018
Comment le bracelet de la SNSM et de Philippe Starck sauvera des vies
La SNSM a élaboré un nouveau dispositif d'alerte. Un bracelet designé par Philippe Starck. François Gabart en est le parrain
On tombe à l’eau, on appuie, on est localisé. Le nouveau bracelet mis au point par la SNSM sauvera des vies. Ce sont les sauveteurs eux-mêmes, aux premières loges des situations terribles, qui ont conçu le système. Le designer Philippe Starck, qui a pensé plusieurs yachts de luxe, a dessiné le bracelet de la SNSM. Le navigateur François Gabart est le parrain du lancement de ce Dispositif Individuel d’Alerte et de Localisation (DIAL) au Nautic de Paris.
Les #SauveteursenMer #SNSM vous présentent #DIAL, le Dispositif Individuel d’#Alerte & de #Localisation designé par Starck ?
Ne partez plus en mer sans moyen d’alerte & de localisation, rassurez vos proches à terre & alertez-les en cas de difficulté ? https://t.co/BbzuPITne6 pic.twitter.com/ITVSaa3xZe— SNSM (@SauveteursenMer) 11 décembre 2018
Trop peu d’équipements obligatoires
Marc Sauvagnac, directeur général de la Société Nationale de Sauvetage en Mer (SNSM) est la cheville ouvrière de ce nouvel outil. Il explique les constats qu’ont dressés les sauveteurs avant d’élaborer le DIAL.
Les constats:
- Trop peu d’équipements de plaisance et de loisirs nautiques sont obligatoires. En plaisance (jusqu’à 6 milles des côtes), 80% des interventions de la SNSM se déroulent à 3 ou 4 milles. Le chef de bord est responsable de l’équipement qu’il demande à son équipage, en fonction de la navigation qu’il envisage. Il n’existe pas d’obligation qui permet de localiser un homme à la mer. « Quand nous organisons des opérations sur l’eau pour sensibiliser au port du gilet, nous constatons que seuls 8% des adultes le portent et environ 50% des enfants »
- Si les sauveteurs appareillent en moins de 20 minutes, il faut, auparavant,parfois un peu de temps pour les proches s’inquiètent. Ensuite, ils appellent le CROSS qui joint la SNSM qui part mener les recherches sur zone.
- L’hypothermie est sous estimée. Nous avons 30 minutes dans une eau à 15° avant de sombrer dans la somnolence. « C’est un risque sérieux, tranche Marc Sauvagnac. D’autant que la température du corps chute 25 fois plus vite dans l’eau que dans l’air. »
La SNSM planchait donc depuis un moment sur un dispositif qui améliore la rapidité d’intervention. Deux leviers efficaces: l‘alerte et la localisation de la victime.
Informations précises et ultra-rapides
Le dispositif ne pouvait pas être mieux pensé que par ceux qui en seront les premiers utilisateurs, les sauveteurs. « Le DIAL est une balise étanche munie d’une carte SIM multiopérateurs valable dans toute l’Europe, détaille Marc Sauvagnac, en direct du Nautic Paris. Elle émet un signal GPS qui arrive sur le portable d’une personne référente que l’on aura enregistrée. Ce référent aura enregistré les balises et le profil des téléphones. Elle reçoit, sur un fond de carte, la position du navigateur équipé de DIAL. Si le navigateur en difficulté appuie sur son bracelet, la balise émet un statut d’alerte toutes les 15 secondes. Alors, le référent reçoit un appel ou une notification indiquant que balise de Untel est en alerte. Ainsi, le référent peut agir si c’est un équipier, un école de voile, un loueur en rejoignant la navigateur ou en appelant les secours. »
Une coordination des secours
Ce n’est pas tout. Les informations, en plus d’être précises et en temps réel, sont coordonnées entre les différents intervenants de la chaîne de secours. « Le système envoie un mail sur la boite du CROSS de la zone avec lien URL qui lui permet d’arriver directement sur la position du navigateur étiqueté sur un fond de carte par le signal GPS. Le CROSS sait alors la description (voilier coque verte, par exemple) et l’évolution (dérive) de la position. »
Il fonctionne aussi sur la plage
La SNSM a également pensé aux enfants jouant sur la plage. « Chaque année, on retrouve 3.000 enfants égarés sur le sable. Pendant qu’ils sont à la recherche des enfants ou des parents, les sauveteurs ne surveillent pas le plan d’eau. C’est un problème, souligne le directeur général de la SNSM. Nous allons bientôt faire évoluer le système en mettant en place un périmètre de jeu qui permettra d’alerter le parent si l’enfant délà limite. Valable aussi pour les grands seniors Alzheimer. »