Pêche • 8 février 2019
Quels poissons consommer sans épuiser les stocks?
Pour consommer du poisson sans épuiser la planète, on choisit l'espèce et la technique de pêche
Pour manger du poisson sans épuiser les stocks, le consommateur doit privilégier les espèces et les techniques de pêche utilisées. Pour privilégier la petite pêche qui n’épuise pas les réserves halieutiques, le consommateur devra mettre la main à la poche. Mieux vaudra-t-il alors, pour les petites bourses, consommer moins mais mieux.
La majorité du poisson est surexploité
La dernière étude de l’Ifremer révèle que près d’un tiers du poisson est pêché en surexploitation. L’UFC Que Choisir estime que c’est 86% des poissons vendus en grande surface qui seraient issus d’une pêche non durable ou surexploitée. Selon L’Ifremer, sur la façade atlantique, la diminution des stocks est moins forte que celle observée entre 2000 et 2010. Les pêcheries font des efforts. En revanche, en Méditerranée la situation est préoccupante. En effet, seulement 6% des stocks de poisson sont pêchés correctement, 8% sont victimes de surpêche et 72% n’ont pas été en mesure d’être évalués par les agents de l’Ifremer.
Les poissons à privilégier
- la plie de Mer du Nord
- le lieu noir de Mer du Nord
- la coquille saint-jacques de la Baie de Saint-Brieuc
- la sole du golfe de Gascogne
- le merlu du golfe de Gascogne
- l’anchois du golfe de Gascogne
Les poissons à éviter
- le thon rouge de Méditerranée
- le bar de toutes les façades maritimes
- les merlus de Méditerranée, de mer Celtique et de mer du Nord
- le merlan de mer Celtique et de mer du Nord
- l’églefins de mer Celtique et de mer du Nord
- le cabillaud en Manche est et de Mer du Nord
Attention au mode de pêche
L’ONG Greenpeace tente d’alerter les consommateurs. « Privilégiez au maximum les poissons pêchés à la ligne, et bannissez les poissons pêchés avec des méthodes destructrices comme chalutage de fond ou l’usage des dispositifs de concentration de poissons (DCP) » insiste l’ONG. Encore faut-il que ces dernières soient notifiées.
Privilégier les poissonneries « au cul du bateau »
L’UFC Que Choisir révèle que « dans deux tiers des cas des 1.134 poissonneries de grandes surfaces, les mentions obligatoires sont absentes, fantaisistes ou trop vagues ». La revue des consommateurs tranche: « Le résultat est malheureusement tristement sans appel: la grande distribution n’a aucune politique d’approvisionnement durable pour les trois espèces étudiées. »
Outre les poissonneries artisanales et familiales, celles qui prennent garde au respect des stocks, une nouvelle vague de poissonneries « au cul du bateau » et sur Internet est en train de faire sa place. Parmi elles, on trouve Ô Poisson créé par une famille de pêcheurs de l’Ile d’Yeu, Poiscaille qui travaille en lien direct (et amical) avec « ses » pêcheurs.
La prise de conscience des consommateurs du risque de la surpêche ouvre une nouvelle forme d’économie de la pêche et de consommation du poisson.