Lifestyle • 30 avril 2020
« POLYMÈRE » : dénoncer à travers la danse
Découvrez une réflexion sur le sort de notre planète, délicate, poétique et dénonciatrice.
« POLYMÈRE » est le projet de Rémy Rodriguez, un danseur français qui met un point d’honneur à alerter sur la dégradation des océans.
À travers son nouveau spectacle, il cherche à illustrer l’impact du plastique sur notre environnement à travers trois approches complémentaires :
- la danse
- les vidéos
- les conférences
Découvrez aujourd’hui son témoignage, le récit de son histoire. Si vous souhaitez soutenir le projet ambitieux du talentueux danseur, une cagnotte est disponible en ligne.
Quand et comment avez-vous commencé à danser ? Quelle est votre histoire, votre parcours ?
« J’ai débuté la gymnastique à l’âge de 9 ans. Le brevet fédéral de juge de gymnastique artistique m’a vite permis d’encadrer une équipe de jeunes garçons durant trois ans.
En parallèle, je me suis dirigé vers la danse au sein de l’école de formation Epsedanse à Montpellier. C’est là que j’ai obtenu mon Diplôme d’État de professeur de danse Jazz. Cette formation m’a permis de me développer en tant qu’artiste-interprète et aussi pédagogue.
À travers la danse, j’ai eu l’opportunité de voyager en France et à l’étranger.
J’ai ensuite décidé d’enrichir ma pratique en me rapprochant du Yoga afin de protéger mon corps et mon esprit. J’ai donné des cours de Yoga, stretching et Pole dance dans trois associations différentes.
Après ma période d’enseignement j’ai voulu partir découvrir le Monde. Je suis parti travailler au sein de l’entreprise TUI France en tant que chorégraphe en Grèce. J’y ai partagé mes connaissances au sein du groupe d’animation et approché le métier d’animateur.
Actuellement, je partage mon temps entre le Sud de la France et Londres. Je suis chorégraphe et modèle photo/vidéo pour plusieurs projets artistiques, mais aussi danseur de la Cie Grenade dirigée par Josette Baïz. Afin d’élargir mon potentiel et d’acquérir plus d’expériences je collabore avec l’agence de spectacle : FV.PRODUCTIONS. »
Qu’est-ce qui vous a donné envie de créer ce spectacle ? Quelles sont vos sources d’inspiration ?
« J’ai toujours été plus attiré par la création. Le simple fait de danser ne m’a jamais comblé, mon corps ressent le besoin de s’exprimer à sa façon. Je désire partager ce que je ressens à l’intérieur de moi et non par l’intermédiaire de quelqu’un d’autre. J’ai donc pris l’initiative de franchir le pas et de me lancer dans la création d’une pièce chorégraphique en commençant par un solo que je danserai. »
Comment avez-vous créé ce spectacle ? Avez-vous eu un déclic en rapport avec l’environnement ?
« Trouver une idée précise est assez difficile pour une première création parce qu’il y a ce sentiment de peur de décevoir Mais aussi l’envie de montrer tout ce que l’on sait faire pour par la suite avoir sa chance.
Après avoir travaillé avec un réalisateur/vidéaste pour un projet vidéo qui relie l’homme à la nature, j’ai commencé à ouvrir les yeux sur l’environnement dans lequel on vit. J’ai directement changé ma vision de percevoir le monde et j’ai eu envie d’en parler…
« Cette création est une performance solo inédite mobilisant une réflexion sur le sort de notre planète de façon délicate et dénonciatrice. »
Je suis influencé par le travail d’Ohad Naharin sur l’écoute profonde du corps et des énergies comme par l’univers onirique, animal et désarticulé de Sharon Eyal.
J’entraîne le spectateur dans le sillage d’une créature marine mi-humaine, mi-aquatique, au gré d’une pièce mêlant ondulations et saccades au cœur d’un océan hypnotique en proie à la menace de fantômes plastiques à la dérive. »
Pourquoi « Polymère » ?
« C’est en découvrant les propriétés du Polymère que ce mot m’a semblé parfait pour devenir le titre de la pièce. Il est un élément devenu omniprésent dans de nombreux objets de notre vie quotidienne, comme par exemple les matières plastiques.
Les substances utilisées dans la production de plastique sont des produits naturels tels que la cellulose, le charbon, le gaz naturel, le sel et le pétrole brut. La production de plastique commence par une opération de distillation dans une raffinerie de pétrole.
Les deux opérations principales dans la production des plastiques sont la polymérisation et la polycondensation.
Il existe de nombreux types de plastiques qui peuvent être classés dans deux grandes familles de polymères :
- les thermoplastiques (qui ramollissent lorsqu’ils sont chauffés et durcissent lorsqu’ils refroidissent).
- les plastiques thermodurcissables (qui ne ramollissent plus une fois qu’ils ont été moulés). »
Que souhaitez-vous démontrer avec ce spectacle ? Quel message voulez-vous faire passer ?
« Autour d’une oeuvre forte, envoûtante et engagée, j’entraîne le spectateur dans une plongée au coeur du « système plastique » ayant envahi la planète.
À la fois performance chorégraphique, contenu numérique et animation participative, Polymère a pour objectif de mobiliser les consciences en se servant de la danse contemporaine et moderne comme support à une action pédagogique de sensibilisation.
Transmettre ce message par les arts est une façon poétique et touchante d’aborder ce désastre écologique planétaire lié à l’omniprésence de plastique.
Ce projet contribue à développer une réflexion éco-citoyenne le long de 3 approches :
- Une approche émotionnelle et sensitive, l’Art jouant le rôle de catalyseur.
- Une approche informative et documentée réintroduisant les enjeux auxquels la – démultiplication de l’usage du plastique nous confronte.
- Une approche pédagogique accompagnant la réflexion et les initiatives à entreprendre tout en encourageant les changements de comportements individuels et collectifs.
En effet, la pollution plastique est l’un des enjeux majeurs auquel nous devons faire face aujourd’hui. Les consciences commencent à s’éveiller mais ce n’est malheureusement pas suffisant face à une situation qui empire. »
Où souhaitez-vous produire ce spectacle ? Pour quel public ?
L’objectif de ce spectacle est de toucher le plus grand nombre en parcourant la France et même le monde. Le projet est modulable en fonction des publics et s’intègre parfaitement dans le cadre scolaire en proposant :
- Des animations ludiques qui peuvent être visionnées et étudiées en amont avec l’enseignant.
- La pièce chorégraphique sous forme de vidéo raccourci pour initier les élèves à l’art dans toutes ses formes.
- Une fiche navette permettant au professeur d’aborder le sujet en classe (QCM).
- Une intervention du chorégraphe avec un atelier chorégraphique.
- Une intervention de la plasticienne pour partager sa vison a travers son art. »
« L’essentiel dans l’éducation ce n’est pas la doctrine enseignée, c’est l’éveil. »
Ernest Renan
Pourquoi faites-vous cela ?
« Je décide transmettre un message par la danse pour aborder l’omniprésence de plastique. C’est donc la façon de partager à travers ce qui me fait vivre aujourd’hui un message qui nous fera vivre à tous demain.
Car c’est en faisant don de bienveillance que nous pourrons inverser la tendance et protéger notre planète : comme le dit ce proverbe franc-comtois, « Quand chacun s’aide, personne ne se tue ».
Quel chemin reste-t-il à parcourir ? De quoi avez-vous besoin pour la réussite de ce projet ?
« Il est impossible de tout gérer tout seul, de réussir sans l’aide de qui que ce soit. Tôt ou tard des personnes arrivent dans notre vie ! Que ce soit pour de bonnes ou de mauvaises raisons, elles nous font évoluer. C’est grâce à cet échange que tout est possible.
Mon projet est au début de sa création.. Et il reste encore un grand bout du chemin à parcourir, La réalisation de toutes les vidéos de sensibilisation et d’alerte, le costume à réaliser, la conférence à travailler, la musique à composer et la pièce chorégraphique à monter dès que les résidences de création seront trouvées.
Pour réussir, le projet a besoin d’une aide financière. Il sera d’ailleurs mis sur une plateforme de financement participatif pour permettre à celui ci de voir le jour. Des demandes de subventions et la recherche de mécénats est toujours d’actualité. »
Quel est votre objectif final ?
« Soutenir ce projet, c’est contribuer à alerter sur l’urgence à laquelle nous faisons face et faire prendre conscience des conséquences du plastique sur notre planète.
Me documenter sur ce sujet à radicalement changé ma façon de vivre. J’utilise désormais moins de plastique, je suis passé à la brosse à dents en bambou, je n’utilise plus de rasoir ni de coton tige jetable.. Désormais, je regarde de plus en plus la composition de mes achats et les emballages. D’ailleurs depuis que je travaille sur ce projet, j’ai commencé à réaliser moi même mes cosmétiques (shampoing, déodorant, crèmes, dentifrice…).
Mon plus grand plaisir serait d’arriver à influencer toutes personnes qui suivent de près ou de loin mon travail pour arriver à diminuer la pollution des océans et de nos terres. En agissant et en sauvant notre planète nous arriverons à sauver une multitude d’êtres vivants.
J’ai pris énormément de plaisir à m’informer sur ce fait qui nous touche tous et j’espère qu’en plus de se sentir concerné, vous agirez. »
« Penser sans agir équivaut à chauffer une pièce en laissant les fenêtres ouvertes »
Paul Carvel