Environnement • 16 février 2020
L’océan : un immense réservoir de chaleur
Beaucoup ont tendance à l’oublier : les océans recouvrent 71% de la surface du globe, mais surtout stockent 93% des émissions de gaz à effet de serre d’origine anthropique. Néanmoins, toute cette chaleur emmagasinée par les océans présente des risques pour la pérennité de l’écosystème planétaire.
L’océan, une véritable pompe à chaleur
L’océan entretient des relations continuelles avec l’atmosphère, qu’elles soient radiatives, mécaniques ou gazeuses.
Un des phénomènes majeurs des échanges de chaleur entre l’atmosphère et l’océan est ainsi la circulation thermohaline. Les flux marins drainent la chaleur des eaux tropicales et équatoriales jusque dans les eaux froides ou polaires, participant à la régulation du climat. C’est par exemple ce que fait le Gulf Stream qui apporte de la chaleur depuis la Floride jusqu’aux mers d’Europe du Nord. L’inverse est vrai : les flux d’eau froide viennent tempérer la chaleur des mers tropicales.
L’océan stocke la chaleur des activités humaines
Depuis l’an 1800, 93% de la chaleur dégagée par les activités anthropiques serait stockée par les océans, contre 3% par les continents et 1% par l’atmosphère. D’autres sources de chaleur viennent réchauffer les océans. Ainsi, la fonte de la banquise provoque une action plus forte des rayons du soleil sur les eaux superficielles. Au contraire, la concentration des gaz à effet de serre provoque dans l’atmosphère un rayonnement infrarouge.
L’océan se réchauffe
Cette capacité de stockage de l’océan a une conséquence majeure : celui-ci se réchauffe, et plutôt de manière inquiétante. Les études (telles que le projet Argo) montrent que depuis les années 1950, la chaleur emmagasinée par les océans va croissante. Ce sont surtout les couches superficielles qui sont affectées (c’est-à-dire entre -300 et -500 mètres). Mais les régions plus froides voient les couches profondes également se réchauffer.
Entre 0 et 300 mètres de profondeur, la température moyenne aurait augmenté de 0,3°C. C’est considérable au regard du volume des eaux océaniques.
Des conséquences importantes
Ce réchauffement de l’océan a une conséquence directe sur le niveau des mers, car il a un effet dilatoire sur son volume. En outre, les espèces marines sont affectées de manière brutale. La population de zooplancton diminue du fait de la chaleur des mers. Certaines espèces, comme les morues ou les harengs, migrent vers des eaux plus froides. Elle entraînent avec elles leurs prédateurs, tels les orques.
Certains courants d’eau se déplacent. Par exemple le Gulf Stream s’est tourné vers l’Europe du Nord, provoquant un réchauffement important. Enfin, les précipitations sont affectées dans leur volume et leur brutalité. L’atmosphère se réchauffe et l’évaporation est plus importante.
Les océans, magasins de chaleur, sont donc en danger.