À la une • 25 juillet 2020
Nouvel océan sur le continent africain
Petit à petit l’eau fait son nid en Afrique.
Dans la région d’Afar, à l’est de l’Éthiopie, les géologues ont découvert la création d’un nouvel océan. Un tel phénomène n’avait encore jamais pu être observé par les scientifiques.
Un contient scindé en deux
Grâce à de nouveaux outils et en utilisant des données satellitaires, les géologues ont pu effectuer des mesures au millimètre près et ont ainsi remarqué que trois plaques tectoniques se séparaient progressivement : la plaque somalienne, la plaque nubienne et la plaque arabique.
Ce phénomène aurait pour conséquence d’entraîner la séparation du continent africain en deux par un processus qui pourrait prendre entre 5 et 10 millions d’années. Les scientifiques ont noté qu’à cet endroit de la planète les matériaux se déplacent des profondeurs de la Terre à sa surface en formant une croûte océanique, dont la densité et la composition sont différentes de la croûte continentale.
Actuellement, la partie visible de ce processus est une brèche de 56 kilomètres de longueur qui s’est formée dans le désert éthiopien en 2005. Ce phénomène s’est produit de manière très violente en seulement quelques jours, alors qu’il équivaut à un mouvement des plaques tectoniques qui aurait pu prendre plusieurs centaines années à se placer, selon Cynthia Ebinger, géophysicienne à l’université Tulane en Louisiane.
Un terrain unique pour les scientifiques
Depuis 30 millions d’années, il est avéré que la plaque arabique s’écarte du continent africain, ce qui explique notamment la formation de la mer Rouge et du golfe d’Aden. Mais l’éloignement de la plaque somalienne de la plaque nubienne mènera à terme à la séparation de la vallée du Grand Rift du contient.
L’une des théories avancée par les chercheurs pour expliquer ce phénomène serait la présence de roches surchauffées s’élevant du manteau terrestre.
Les scientifiques suggèrent que la création d’un nouvel océan ne soit pas un processus homogène et stable, mais résulte plus probablement d’événements périodiques et violents, à l’image de la brèche formée dans le désert d’Éthiopie.
Il s’agit d’une chance pour les géologues qui n’ont jamais eu l’occasion d’étudier ce processus en direct. Christophe Moore, scientifique de l’université de Leeds au Royaume-Uni, s’enthousiasme, « C’est le seul endroit de la Terre où l’on peut étudier comment le rift continental devient un rift océanique ».