Lifestyle • 30 novembre 2018
Notre futur sera océanique ou ne sera pas
[LA CARTE BLANCHE de...]
...Hugo Verlomme, écrivain de la mer. Il vient de publier "Demain, l'océan"
Si j’ai voulu écrire un livre positif sur l’océan, c’est aussi pour faire naître des sourires. Car lorsque vous annoncez que vous travaillez sur ce sujet, cela déclenche généralement des grimaces de douleur ; sous-entendu: «Le pauvre océan qui va si mal».
L’océan a besoin qu’on le célèbre
Mais à force de répéter que tout va mal, on s’inscrit dans une spirale négative qui, non seulement ne règle rien, mais ne fait qu’amplifier le phénomène. On appelle ça le «nocebo», l’inverse du placebo qui fait du bien. L’océan a besoin, lui aussi, qu’on l’aime, qu’on le chérisse, qu’on le célèbre et, bien sûr, qu’on le protège et le respecte. J’ai mis, en exergue du livre, une citation de Voltaire très à propos : «J’ai décidé d’être heureux parce que c’est bon pour la santé».
Catalogue de ressources positives
À vrai dire, lorsque j’ai commencé à rédiger « Demain l’océan », ce catalogue des ressources positives, j’ai été rapidement débordé, car il est juste impossible de lister toutes les initiatives qui fleurissent de par le monde pour guérir ou protéger la grande bleue. Quelle bonne nouvelle ! J’ai donc choisi les plus représentatives, les incontournables, mais aussi les plus originales ou surprenantes. Faire ce travail fut un bain de jouvence. Où l’on comprend qu’une véritable armée pacifique est en train de se lever de par le monde pour prendre les problèmes de l’océan à bras-le-corps. Sans pleurnicher, ni tergiverser, ces nouveaux protecteurs vont de l’avant et plongent corps et âme dans l’élément aquatique, au contact de ses habitants encore si peu connus (la grande majorité de notre biodiversité planétaire vient de l’océan, et nous ne connaissons même pas 10 % de la biodiversité marine)… Cela signifie aussi que nous détruisons chaque jour des espèces encore inconnues (par les ravages de la surpêche, en particulier).
Chercheurs, explorateurs…
Le fantastique engouement pour l’océan que nous connaissons ces dernières années constitue le meilleur tremplin qui soit pour sa protection. Ils sont de plus en plus nombreux à braver les vagues, les tempêtes, les grands fonds; les exploits qui paraissaient extraordinaires au XXe siècle, sont désormais monnaie courante. Les records tombent et les humains deviennent de plus en plus aquatiques, en symbiose avec leur élément originel. Chercheurs, explorateurs et protecteurs, travaillent sur le terrain, des pôles aux abysses. Certains plongent à des centaines de mètres, d’autres traversent les océans ou surfent des vagues monstrueuses. Ces initiés nous montrent la voie et lancent des initiatives. En effet, quels meilleurs défenseurs que ceux qui pratiquent la mer avec passion ?
Inépuisables ressources
Notre futur sera océanique ou ne sera pas. On estime aujourd’hui que 85 % des métiers à l’horizon 2030 n’existent pas encore. Une bonne partie d’entre eux seront forcément liés à l’océan, pour ses inépuisables ressources, mais aussi pour sa protection. Protéger l’océan, c’est protéger l’humanité, car nous ne sommes qu’un avec cet élément à l’origine de toute vie sur Terre.
Hugo Verlomme, écrivain de la mer
Hugo Verlomme vit dans les Landes, à Capbreton. Il écrit sur la mer, les océans, le rapport de l’homme à l’élément marin et le surf depuis 1976. Il a publié une trentaine d’ouvrage dont le roman « Mermere »(JC Lattès, Prix Fiction 1978) ou les sept éditions (en 20 ans) du « Guide des voyages en cargo ».
Ecrivain jeunesse, ses romans sont étudiés dans les collèges, comme le best-seller « L’Homme des vagues » (Gallimard Jeunesse) ou « Samouraï Océan ».
Hugo Verlomme intervient dans les établissements scolaires et dans les médias, très sollicité, pour faire passer son message. Il diffuse du contenu sur sa page Facebook et présente ses ouvrages sur son site.