Économie • 11 mars 2020
Nos vêtements polluent l’océan
Il se pourrait que l’une des principales pollutions de nos mers et océans soit…nos vêtements !
Peut-être n’y avez-vous pas pensé, mais il se pourrait que l’une des principales pollutions de nos mers et océans soit… les microfibres synthétiques de nos vêtements !
Pourquoi et comment est-ce possible ? Et que peut-on faire pour arranger cela ? Quelques pistes peuvent être explorées…
Les microfibres se retrouvent de la banquise aux abysses
Tout simplement parce que nos machines à laver les rejettent et que peu de stations d’épuration sont capables de les arrêter. C’est un désastre inobservable, mais qui existe bel et bien. Et, même si la chasse aux plastiques a commencé, on oublie trop souvent que le textile synthétique, polyester, acrylique, nylon, est tout aussi responsable.
Car c’est bien du plastique qui se trouve dans ces tissus. Et c’est à chaque machine que des milliers de microfibres sont envoyées dans le circuit d’évacuation, dont une grande partie se dirige jusqu’à la mer.
En 2015, la Fondation Ellen McArthur a lancé un signal d’alarme, indiquant une fuite de 500 000 tonnes par an. Conséquences ? Les petits organismes les confondent avec leur nourriture et les ingèrent, un peu comme les tortues ingèrent les sacs et les pailles en plastique.
Que faire au quotidien ?
Il existe évidemment des gestes à adopter afin de réduire ce nombre conséquent de déchets de microfibres. Le premier est de baisser la température de lavage à 30°C, et d’utiliser une lessive liquide plutôt qu’une en poudre. Car cette dernière a un effet gommant et retire donc plus facilement les microfibres pour les rejeter.
On peut encore réduire le nombre de ces rejets en n’utilisant pas de sèche-linge. Et, geste tout bête et pourtant essentiel : ne pas laver les vêtements trop souvent, en tout cas pas sans une réelle nécessité. Ils peuvent parfois être portés une journée de plus sans être sales.
Et l’industrie textile, dans tout ça ?
Nos gestes du quotidien peuvent évidemment être modifiés, on peut acheter de la laine plutôt que du synthétique, et faire attention à la composition de certains collants. Mais il faut bien reconnaître que l’industrie textile est très polluante. Et qu’il n’est pas simple de ne pas avoir de fibres synthétiques sur soi.
Certaines entreprises proposent déjà la création de filtres pour les machines à laver, avec le soutien de la Plastic Soup Foundation. D’autres testent des balles équipées de picots ou des sacs à placer dans le tambour de la machine, qui attrapent les microfibres. Mais est-ce bien efficaces sur les plus petites ?
D’après Francesca de Falco, chercheuse à l’Institut des polymères, le problème doit se situer depuis la fabrication du textile jusqu’au traitement des eaux usées, et doit donc se réfléchir en fonction de toutes les étapes.
Côté fabrication, c’est la façon dont les fils sont tissés entre eux qui fait la différence. Il se dit que certaines marquent travaillent d’ores-et-déjà avec des scientifiques afin d’évaluer la performance de nouveaux vêtements.