Pêche • 27 août 2022
L’Ifremer a inventé un filet de pêche intelligent pour trier les poissons
Du nouveau dans la pêche : Une équipe de chercheur de l’institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer) teste à Lorient (dans le Morbihan), un filet de pêche équipé d’une intelligence artificielle permettant le triage des poissons hors de l’eau, avant même la remontée de ces derniers au bord des navires. Cela dans le but de limiter les captures inutiles.
D’énormes gaspillages
Selon les informations données par la FAO, plus d’une vingtaine de millions de tonnes de poisson sont rejetées chaque année dans les océans ou remonté bien que non exploitées. Cela équivaut à environ le quart des pêches totales et varie selon les espèces ciblées. D’après les données d’Ifremer, en ce qui concerne la pêche à la sardine, le taux de rejet avoisine les 22%, quant à la pêche à la langoustine le taux peut atteindre dans les 41%.
L’efficacité des outils de pêches de triage actuels ne dépend pas des pêcheurs, mais toujours de la volonté des poissons. En effet, une fois capturés, les poissons ont souvent tendance à éviter les mailles de filets et finalement ils sont coincés à l’intérieur, explique Julien Simon, ingénieur de l’Ifremer.
Une invention de pêche qui promet
Équipé de capteurs, de puissants logiciels d’analyse et de caméras, le dispositif intelligent permet d’aider les pêcheurs à la décision. Il informe le pêcheur des tailles et de l’abondance des espèces capturées et tout cela en temps réel.
Le triage au bord des bateaux se fait souvent avec des espèces sans vie, mais grâce au chalut intelligent, cela pourra désormais se faire dans l’eau. Il suffirait juste d’ouvrir une trappe pour les créatures à demande faible sur le marché.
L’inquiétude des marins
Une telle invention permet en effet de préserver les fonds marins et de limiter les énormes gâchis inutiles. Cependant, comme toute innovation convaincante, même s’il existera des droits aux aides à l’acquisition lors du lancement de l’appareil, certains pêcheurs se tracassent sur ce que peut bien couter un tel outil de pêche. Un patron-pêcheur dans le Morbihan (Lorient) s’interroge s’il pourra acheter ce genre de chalut doté de la technologie dernier cri. Il raconte qu’il vient tout juste de mettre en vente son bateau de pêche à cause des contraintes dites « trop lourdes » pour son activité.