Économie • 29 mai 2018
L’Hermione, avec son Academy, s’engage dans la formation
La frégate met le cap sur la formation internationale des jeunes et la cohésion d'entreprise, bref le vivre ensemble
Après 17 ans de construction et le voyage aux Etats-Unis, la réplique exacte de la frégate de La Fayette entend bien naviguer. Et naviguer utile. L’Hermione se donne pour cap la formation, au travers de Hermione Academy, mais également la cohésion d’entreprise qui fait également appel à certaines formations et à la notion de vivre ensemble. Le message qu’elle veut porter: l’humain avant-tout. Sous l’oeil aussi attentif qu’intransigeant du commandant Yann Cariou, les jeunes marins qui passent sur le pont et dans les vergues de l’Hermione voient leur vie et le regard qu’ils portent sur celle-ci changer. Car ils sont amenés à traverser des moments difficiles comme des événements météorologiques durs. Récemment, pour rallier Pasaïa au Pays-Basque, l’Hermione a dû essuyer un grain. Une expérience très formatrice comme en témoignent les stagiaires.
Après Pasaïa, le navire fera une escale technique La Rochelle avant de venir à Bordeaux entre le 10 juin au soir et le 14 au soir. Le 10 juin, elle viendra faire une salutation devant le centre-ville puis s’amarrera au ponton de la Cité du vin. Elle partira donc au moment du lancement de la Tall Ships Regatta mais sera présente pour l’ouverture du Musée Mer Marine avec qui un partenariat sera signé.
L’humain avant tout
L’Hermione rentre d’un tour de la Méditerranée portant le message de l’Organisation nationale de la francophonie: « Libres ensemble ». « C’est une aventure humaine et maritime d’exception, souligne Emilie Beau, Responsable Stratégie et Développement de l’association Hermione. Ce navire navigue avec au moins 80 personnes. »
« Le message est clair: on ne peut rien faire tout seul. »
« Les stagiaires doivent apprendre autant la technique que la coopération. » C’est tout ce qui se passe à bord qui fait le projet. Aujourd’hui on s’oriente davantage sur ce que le bateau produit d’un point de vue touristique à Rochefort (en partenariat avec les acteurs de l’arsenal, la Corderie royale et le musée de Rochefort ainsi que l’Acromât) mais nous travaillons également sur le plan maritime. »
Cette année, l’Hermione s’est lancée dans le projet en Méditerranée avec l’Organisation nationale de la francophonie. « Le message à faire passer auprès des jeunes est: on peut entreprendre ensemble, poursuit Emilie Beau. Ils ont monté des actions dans différents pays en voulant être nombreux pour porter ce message. »
Seulement, l’ambition a un coût. Pour avoir 80 personnes à bord, il faut former 350 personnes dont une centaine ayant déjà une expérience avec l’Hermione. Lors du voyage en Méditerranée, plus de 34 nationalités ont été présentes à bord et sont venues se former à Rochefort, venant parfois du Vietnam ou d’Afrique. « Vous êtes au petit déjeuner avec le monde entier » sourit Emilie Beau. L’équipage est multiculturel et de tous les niveaux sociaux.
En lien avec le milieu économique
Aves les acteurs économiques, « les liens sont plus longs à se mettre en place mais plus pérennes » affirme Emilie Beau. « Nous travaillons dans le domaine de la formation d’équipe, des ressources humaines sur les valeurs « passion, savoir-faire, transmission, engagement et solidarité ». Et pas uniquement avec les jeunes. »
Le président de la Commission européenne a apporté son patronage au voyage 2018. L’association Hermione a besoin d’aide (800.000 euros par an de fonctionnement) pour continuer à faire vivre le navire historique. Un appel est lancé au grand public, aux entreprises. « Même les petits gestes sont importants. On travaille en partenariat car le système gagnant-gagnant est important pour l’entreprise. Elles peuvent utiliser le bateau pour des soirées escales, pour des événements et du mécénat avec la Fondation. Hermione Academy permet de défiscaliser les dons et soutenir la formation des jeunes. » Hermione Academy est reconnu organisme de formation car il en faut des compétences pour monter à 47m de haut. Or, former un stagiaire coûte 6.500 euros et la fondation ne veut pas que son système devienne élitiste.
Outre ses partenaires historiques (l’agglomération de Rochefort, le département de Charente-Maritime et la Région), l’association Hermione se met en quête d’un mécène. A bon entendeur…