Environnement • 1 octobre 2021
Les usines marémotrices en France
Pionnière dans l’exploitation de l’énergie produite par les marées, la France a construit la première centrale marémotrice au monde en 1966. La centrale de la Rance en Bretagne, située sur l’estuaire de la rivière homonyme est longtemps restée la plus puissante avec ses 24 turbines sur 760 m de large. Elle produit 500 GWh/an, ce qui assure l’autonomie énergétique de la région.
Cette énergie issue de la différence d’eau entre les marées hautes et basses (le marnage), constitue une énergie propre sans empreinte carbone au stade de l’exploitation.
Principes de fonctionnement de l’énergie marémotrice
Les marées sont rythmées en mode semi diurne c’est-à-dire à raison de deux fois par jour. Ces cycles qui résultent de la rotation de la terre, sont prévisibles sur un très long terme.
C’est sur l’estuaire d’un fleuve que va être implantée un site marémoteur. Ce dernier est équipé de vannes dotées de turbines (connectées à des alternateurs). Ces dernières vont générer de l’énergie. Pour installer une centrale, un marnage important (entre 10 et 15 mètres) doit être présent sur le site choisi. Il faut également une profondeur de 10 à 25 mètres sous le niveau de la mer (quand elle est basse) et un fonds de nature solide (rocheux ou sablo-graveleux).
Techniques de production d’énergie électrique
On en distingue trois : le simple effet au vidage, au remplissage ou un double effet qui combine les deux.
Dans la première technique, le bassin de retenue ferme ses vannes à marée haute. Quand la mer est basse, elles sont ouvertes de manière à faire fonctionner les turbines.
La deuxième technique du remplissage consiste à garder fermées les vannes à marée basse et à les ouvrir à marée haute. Une longue période d’un niveau bas de l’estuaire, peut, toutefois, être à l’origine de problèmes environnementaux.
Le double effet qui utilise les deux techniques est le mode de fonctionnement de la centrale de la Rance. Cette méthode assure une plage de production plus étendue.
Simple bassin ou double bassin de retenue des eaux
Le simple bassin consiste à installer un barrage situé à l’estuaire. Il doit être à même de retenir une importante quantité d’eau. Sur l’ensemble cette structure, des vannes sont placées : simples ou avec turbines.
Dans le cas du double bassin, on place un second bassin artificiel qui se trouvera sous le niveau de la mer même en phase de marée basse.
Avantages de la centrale marémotrice
Peu importe le niveau d’eau de la mer, cette forme de production énergétique exploite les différences de potentialité des marées. Elle apporte une maîtrise optimisée de la production qui permet le cas échéant, de stocker de l’énergie. Et enfin, en plus d’une durée d’utilisation qui dépasse les 100 ans, la centrale a un coût de production limité et peut prévoir l’énergie générée.
Impacts environnementaux et coût
Ils sont très importants dans la phase de construction de la centrale sur des zones estuaires à marnage important. L’idée de lagons artificiels au large des côtes a été avancée mais abandonnée. En effet, ces infrastructures sont très longues et onéreuses à la construction d’une part. Et la nécessité de les installer sur des faibles profondeurs d’autre part, aurait un impact négatif sur l’environnement.
Si l’utilisation de la marée pour produire de l’énergie n’est pas récente (moulins à marée au moyen-âge notamment), cette idée a fait son chemin. Et on parle de plus en plus de développement en haute mer. Reste à connaître les conséquences sur l’environnement marin.