Littoral • 24 février 2020
Connaître et comprendre les secrets de la houle
Tout le monde est capable de faire la différence entre une mer plate ou étale et une mer agitée de fortes vagues. Mais pourquoi et comment est-ce ainsi ?
Tout le monde est capable de faire la différence entre une mer plate ou étale et une mer agitée de fortes vagues. Mais pourquoi et comment est-ce ainsi ?
En fait, tout commence dans des zones de tempête ou de vent fort. Quand l’air en déplacement rapide frotte la surface de l’eau, il se crée un phénomène de résonance, comme quand on frotte avec un doigt mouillé le rebord d’un verre de cristal pour le faire vibrer. La surface de la mer se met elle aussi à «chanter». Sauf que ses vibrations ne sont pas sonores. La surface de l’océan se ride avec la création de trains d’ondes dans le sens des rafales.
Sous la pression du vent, les ridules se creusent et des vagues de plus en plus fortes se forment. C’est ce qu’on appelle la mer de vent.
L’ampleur de la houle dépend de la profondeur de l’eau
Puis, il arrive que la tempête se calme ou se déplace mais les vagues ne s’apaisent pas pour autant. La formidable énergie accumulée continue à alimenter ces ondulations de la surface qui poursuivent leur chemin en arc de cercle concentriques depuis le lieu de la tempête.
Ce sont ces ondes aquatiques que l’on appelle «houle» dès l’instant où elles quittent la zone et le phénomène météorologique qui les ont générées. Ce sont donc des propagations ondulatoires sans raison apparente si on ne les considère qu’à cet instant précis.
Quand elles «survolent» des zones de grande profondeur, le mouvement peut n’être presque pas visible, les crêtes ne dépassant des creux que de quelques dizaines de centimètres. On parle alors de «petite houle». Mais il suffit que les fonds se relèvent pour qu’elles s’élèvent à leur tour, devenant une «houle modérée» avec des creux de 2 à 4 m. Si les fonds marins sont peu profonds, les ridules initiales se transforment en vagues de plus de 4 mètres appelées «grande houle».
Naviguer, c’est prévoir
Quelles que soient leurs façons de se montrer, ces ondulations avancent toujours dans la même direction jusqu’à être stoppées par un continent qui les transforme en rouleaux de bord de mer.
Mais, quand ces trains d’onde traversent librement les océans, il peut arriver qu’ils rencontrent un autre phénomène météo générant une nouvelle mer de vent dans une autre direction. Et les vagues de cette mer de vent croisent alors celles de la houle créant une mer démontée très difficile à gérer quand on navigue au large.
Les navigateurs apprennent à ne pas être attentifs qu’à la météo de l’instant présent mais aussi à s’informer sur l’ambiance des jours précédents sur l’ensemble de la zone, la présence de houle, sa direction et ce qu’elle deviendra en fonction de la profondeur des fonds marins envisagés.