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francetvinfo.fr

Environnement 24 mai 2019

Les sacs biodégradables pas si bons que ça pour l’environnement ?

Mauvaise nouvelle pour les animaux marins. Les sacs biodégradables ne présentent aucun signe de dégradation après trois ans dans l’environnement devenant de potentiels repas pour la faune marine. Ces sacs dit « biodégradables » n’en porteraient-ils que le nom ? C’est ce que nous allons découvrir.

Les sacs biodégradables : sont-ils vraiment écolos ?

Avec l’interdiction des sacs plastique en caisse en 2016 en France, les sacs biodégradables ont fait leur apparition car leur fin de vie est supposée plus écologique. Mais sont-ils vraiment plus « eco-friendly » ? C’est ce qu’a cherché à mettre en lumière une étude britannique publiée le 28 Avril dans la revue scientifique Environmental Science & Technology.

Les chercheurs ont comparés la décomposition des sacs plastiques classiques, biodégradables et composables et étudiés leur résistance sous la terre, à l’air libre et dans la mer. Le résultat est sans appel : aucuns types de sacs ne se sont entièrement décomposés dans les 3 éléments.

Si les différents sacs se sont tous décomposés à l’air libre au bout de 9 mois, les sacs biodégradables pouvaient encore servir à transporter plus de 2 kilos de courses après 3 années passés dans le sol ou dans un environnement marin.
Quand aux sacs composables, ils ont disparu après 3 mois passés dans l’eau marine mais étaient cependant toujours présent après 27 mois dans le sol.

Le bilan est donc très mitigé pour pour les sacs biodégradables qui ne présentent aucuns signes de décomposition sous terre ou dans la mer. Au même titre que le plastique classique, il pollue l’environnement et les océans. En effet, lors de sa dégradation, des particules de micro-plastiques invisibles sont ingurgitées par la faune marine.

Conditions de dégradation du plastique biodégradable

Un plastique est dit biodégradable, s’il est dégradé par des micro-organismes qui produisent une réaction en CO2, CH4 et eau, non toxique pour l’environnement. Or pour se décomposer le plastique biodégradable doit remplir des conditions spécifiques, telle qu’une température atteignant les 50 degrés. Cette condition est loin d’être réunie dans un environnement naturel, encore moins dans l’océan.

Dispersé dans l’environnement, le plastique ne se décompose pas mais se divise en microparticules nocives pour l’environnement Ainsi, pour être écologique, le plastique doit être compostable.

Tout d’abord, il faut savoir qu’un sac biodégradable sera compostable que s’il est estampillé d’un label réglementé. Il faut donc que les consommateurs apprennent à faire la différence pour un traitement efficace et utile des sacs biodégradables :

– Biodégradable sans label: il faudra qu’il soit directement traiter par des industries spécialisées mais ne pourra être en aucun cas recycler, sous risque d’endommager le recyclage de sacs classiques.

– Bio dégradable avec label : s’il doit comporter le Label, le plus connu Ok Compost Home, les consommateurs devront avoir un compost domestique pour valoriser la composition de vie. Si ne figure pas sur le label ok Compost la mention « Home », le sac ne pourra pas être composté chez des particuliers.

Solutions : s’affranchir du plastique à usage unique

Loin d’être synonyme d’écologique, le plastique biodégradable porte à confusion et apparaît donc comme une fausse solution à la pollution des océans. En effet, sans la mise en place de norme expliquant clairement le meilleur moyen de s’en débarrasser, le plastique biodégradable continuera d’avoir un impact nocif sur l’environnement.

Aujourd’hui l’une des solutions durables et efficaces pour stopper la pollution plastique serait d’arrêter d’utiliser des sacs plastiques à usage unique et d’opter pour des sacs réutilisables, tel que des « tote bags » ou sac en tissu.

Ed.W