Découverte & Recherche • 6 février 2019
Les fleuves transportent beaucoup de mercure dans l’océan arctique
Une récente étude franco-russe démontre que les fleuves transportent le mercure et que le réchauffement climatique va accélérer cette pollution
L’océan arctique contient du mercure alors qu’aucune production ne s’y trouve. Ce métal provient des fleuves russes. Une récente étude démontre que ce métal, que l’on appelait, le vif argent, utilisé notamment dans les thermomètres, provient de l’activité industrielle russe.
Le mercure russe dans le poisson arctique
L’étude franco-russe, dont les résultats sont publiés par le CNRS, révèle que « les concentrations en mercure (Hg) dans la faune marine arctique sont parmi les plus élevées au monde et affectent les populations autochtones qui dépendent des produits de la mer. » Or, il n’existe pas de source importante d’émission de mercure dans la région Arctique. Depuis, 2012, les chercheurs ont découvert que ce sont les fleuves russes qui transportent le mercure et non pas uniquement l’atmosophère comme on le pensait auparavant.
Les scientifiques scrutent la toundra
Jeroen Sonke du laboratoire Géoscience Environnement Toulouse (GET) s’est associé à ses collègues Oleg Pokrovsky du GET et Roman Teisserenc du laboratoire d’Ecologie Fonctionnelle et Environnement (EcoLab) pour étudier comment les fleuves charrient le mercure. « De 2012 à 2016, ils ont mesuré à très haute fréquence et sur les différentes saisons les niveaux de mercure dans les fleuves Ienisseï et Severnaïa Dvina. Leurs conclusions confirment que les fleuves russes transportent de grandes quantités de mercure vers l’océan Arctique » détaille le CNRS. L’Université de Harvard a ensuite réalisé une vue 3D de leurs conclusions.
Accélération du phénomène de pollution
Avant d’atteindre l’écosystème de l’océan arctique, il est absorbé par la végétation et les sols de la toundra arctique. Lorsque la neige fond, elle libère le mercure via les rivières et fleuves jusqu’à l’océan Arctique. Ensuite, le mercure est émis dans l’atmosphère.
Les chercheurs préviennent: » Le réchauffement arctique actuel et le dégel du pergélisol risquent de mobiliser de grandes quantités de sol de toundra riche en Hg vers l’océan Arctique via les rivières, augmentant ainsi potentiellement les risques pour la santé humaine. »