Environnement • 24 mai 2022
Les déchets plastiques tuent chaque année 100 000 espèces marines
Selon l’Unesco, chaque année plus d’un million d’oiseaux marins et 100.000 mammifères meurent à cause des déchets plastiques. S’ils présentent de nombreux avantages (légers, économiques et solides), les matériaux plastiques ne se décomposent pas, ni ne se dégradent.
Savez-vous, qu’une bouteille plastique met 450 ans à se décomposer ! À ce jour, beaucoup de plastiques sont non recyclables, d’autres incinérés, ou finissent en décharge ou n’importent où !
Au total, 4 à 12 millions de tonnes de déchets plastiques se retrouvent dans les océans avec une concentration dans les gyres océaniques et les zones côtières. Le CNRS estime à 5 000 milliards le nombre de déchets plastiques flottants à la surface de nos océans !
Planète en plastique ou Planète Terre ?
Actuellement, on dénombre 150 millions de tonnes de plastique dans l’océan dont 49 % proviennent des plastiques à usage unique. Leur production est passée de 5 à 370 millions de tonnes en 70 ans selon le CNRS. De plus, la production de déchets est proportionnelle à sa production, c’est-à-dire exponentielle !
2 milliards d’habitants ne possèdent ni recyclage, ni ramassage de leurs déchets tandis que d’autres ont cessé le tri faute de pouvoir exporter leurs déchets dans des pays d’Asie ou d’Indonésie depuis 2018.
Notre incapacité à trouver une solution de recyclage et notre production massive engendre une émission conséquente de déchets. Sa résistance est devenue un fléau car il ne disparaît pas et pollue l’environnement et les écosystèmes notamment marins. A ce jour, les plastiques à usage unique dans les écosystèmes marins à travers le monde représentent 5 000 milliards flottants à la surface de nos océans.
Un impact sur l’ensemble du vivant
En France, une étude publiée en octobre 2019 sur les déchets plastiques est alarmante. En effet, 80 à 85% des matières plastiques sont des déchets marins. Présent de la surface des mers jusqu’au fonds marin, les plastiques ont des conséquences dramatiques visibles. Les gros déchets impact les plus gros animaux marins avec des obstructions, du piégeage, des étranglements ou des blessures pouvant conduire à la mort. L’ingestion provoque des problèmes digestifs et respiratoires, la plupart du temps létaux. Ils sont aussi ingérés par nous, les êtres humains, en raison de la chaîne alimentaire avec leurs conséquences sur notre santé.
A ce scénario-catastrophe, il existe pourtant de nombreuses solutions qui apportent de l’espoir. Depuis 2021, le Parlement Européen a interdit l’usage de sacs plastique à usage unique et d’ici à 2040, tous les emballages plastiques seront interdits en France.
Des solutions prometteuses existent
Selon le journal le Parisien, depuis 2016 le navigateur Yvan Bourgnon a développé un bateau capable de ramasser et dégrader les déchets plastiques nommé « la Manta ». Inventé par l’association “The Sea Cleaners”, sa version finale entrera en fonctions en 2024. Son rôle est d’absorber les déchets plastiques pour les incinérés par pyrolyse afin de les transformer en gaz. Ce gaz est ensuite converti en électricité pour alimenter le bateau.
Du côté de la science, la découverte d’une enzyme prometteuse capable de dégrader le plastique permettrait de le recycler à l’infini, sans aucun rejet dans la nature. Actuellement au stade du prototype, le premier site industriel pourrait voir le jour prochainement et il recyclerait 20 % des déchets plastiques.
Quant à la croissance bleue, des études sont en cours sur l’utilisation des méduses invasives dans l’Adriatique, favorisée par la surpêche et le réchauffement climatique. Leur mucus peut capturer les micro-organismes de plastique. Ces microplastiques correspondent à des fragments de l’ordre du micron jusqu’au mm et proviennent de débris de plastique à usage courant et secondaire. Ils sont vicieux car imperceptibles. Cependant, ils engendrent des dégâts sur tout l’écosystème marin.
Chaque acteur, les producteurs, les consommateurs et les gestionnaires des déchets peuvent et se doivent de faire un effort. Nous pouvons changer nos habitudes, mieux trier nos déchets, nous passer de plastiques jetables en les remplaçant par des matières durables et biodégradables qui ne sont pas nuisibles à notre environnement.
Une exposition dédié au plastique au Musée Mer Marine à Bordeaux
À Bordeaux, l’exposition « Planet or Plastic » nous raconte l’histoire du plastique depuis son invention il y a un peu plus d’un siècle jusqu’à sa consommation de masse actuelle et les problématiques que cela pose.
Grâce à une imagerie puissante, « Planet or Plastic ? » met l’accent sur la nécessité de trouver un équilibre entre l’utilisation de ce matériau et la protection de notre environnement. L’exposition choisit d’apporter une pointe d’espoir en mettant en lumière les innovateurs qui travaillent pour résoudre ce problème urgent et en proposant des mesures concrètes pour réduire, réutiliser, recycler les produits contenant du plastique. Chaque visiteur est invité à s’interroger : “Planète ou plastique ?”
Une exposition exceptionnelle à découvrir au Musée Mer Marine dans son espace d’exposition temporaire dès le 8 juin 2022.