Environnement • 9 novembre 2021
Les bateaux à moteur ne pourront plus naviguer en 2022 ?
Les dés sont jetés, l’Europe a choisi la navigation de plaisance pour tester le tout électrique dans le cadre de la transition énergétique. Désormais, les bateaux de plaisanciers dotés de moteurs thermiques seront bannis des eaux territoriales européennes. Ce canular du premier avril donne toutefois matière à réflexion.
Qu’est-ce qu’une telle décision entraînerait ?
Les émissions de gaz à effet de serre dans le secteur maritime représentent 2.9 % et 87 % proviennent des navires marchands. Si le pourcentage est plutôt limité, les moteurs des bateaux de plaisance polluent à l’instar des automobiles fonctionnant aux carburants fossiles. Ils sont à l’origine de nombreuses nuisances au-delà de l’émission de GES, déchets plastiques, déversement de carburant en mer… Cette idée présentée sous forme d’un canular pourrait devenir une réalité.
La politique de transition énergétique vers une Europe propre se tournera nécessairement vers l’utilisation d’énergies renouvelables pour le secteur maritime. Si le couperet concernant les moteurs à énergie fossile est déjà tombé en ce qui concerne les voitures, faisant avancer à pas de géant les grands constructeurs automobiles, on constate aussi une prise de conscience renforcée au niveau de la conception des bateaux.
Quelles énergies propres pour les bateaux ?
Il y a d’une part les avancées technologiques pour des batteries légères, à grande autonomie et très performantes qui pourraient remplacer les moteurs thermiques. Il s’agit des batteries Li-Ion de 1000 kw qui se rechargent en 10 minutes.
Actuellement, des parcs éoliens côtiers offrent une alternative verte aux combustibles fossiles et les gouvernements se sont engagés à en multiplier le nombre.
L’énergie solaire est également déjà utilisée dans la marine. Certains navires sont, en effet, équipés de panneaux photovoltaïques, en plus d’un moteur électrique. Des catamarans qui fonctionnent entièrement à l’énergie solaire naviguent déjà. Des bateaux de croisière qui sont de gros consommateurs d’énergie se servent aussi de cette énergie propre.
L’Energy Observer de Victorien Erussard, bateau de 30 mètres de long, couvert de panneaux solaires, d’éoliennes, sillonne les mers. N’utilisant que des énergies propres dont l’hydrogène « vert » produit par l’électrolyse de l’eau de mer. L’objectif est zéro émission de CO2.
Un challenge qui tient la route
Un petit nombre de bateaux de plaisance ont un moteur électrique, 9.000 soit environ 1 % du marché. Toutefois, l’idée d’utiliser des énergies vertes pour les bateaux, a fait son chemin.
D’autres mesures visant à réduire l’impact environnemental ont été proposées. Limitation des vitesses des navires, imposition d’une taxe carbone poussant les compagnies maritimes à faire des choix plus écologiques… en sont quelques-unes.
Le circuit Sail GP qui regroupe 8 pays est une course où les participants sont aussi jugés sur des objectifs de développement durable. On constate une réelle évolution concernant la consommation des carburants fossiles.
L’adoption de mesures prohibant l’usage de ceux-ci suppose une réflexion plus globale. Le parc des bateaux d’occasion est important et ils devront aussi être adaptés aux nouvelles exigences. La question du recyclage des moteurs thermiques devra également, être solutionnée auparavant. En effet, on peut difficilement imaginer de transformer les états en voie de développement en dépotoirs de l’UE.