Découverte & Recherche • 4 juillet 2019
L’élasmosaure, légendaire reptile marin
Une espèce ayant vécue jusqu'à il y a 65 millions d'années.
Fin du crétacé, il y a 65 millions d’années. La crise « K-T », théorie selon laquelle une pluie de météorites aurait arrosé la Terre, voit l’extinction de 75% des espèces animales et végétales terriennes et marines. Parmi les victimes de cet épisode apocalyptique, l’élasmosaure, gigantesque espèce marine qui entretient la légende du Monstre du Loch Ness, tire sa révérence.
Une silhouette légendaire
Cet impressionnant reptile (ce n’est pas un dinosaure) fait partie de la famille des Plesiosauridae, genre éteint de reptiles marins du Jurassique moyen. Avec ses 3 tonnes, ses 12 mètres de longueur et ses 76 vertèbres cervicales, il balaie les mers avec ses palmes, donnant l’illusion de voler au cœur des eaux. Sa silhouette rappelle le corps d’une tortue de mer associée à un cou de serpent, qu’il utilise pour attraper de ses dents acérées comme des aiguilles des petits poissons qui ont le malheur de croiser sa route… Reptile à sang chaud, il vit sans soucis dans les eaux froides où il se déplace lentement. Il tire son nom du frec elasmos (« fine plaque », sur la zone de leur pelvis) et sauros (lézard).
Entre hypothèses scientifiques et fascination des chercheurs
C’est en 1868 qu’Edward Drinker Cope, paléontologue américain, découvre le premier fossile d’élasmosaure au Kansas. Tout à la surprise de cette découverte, il a placé par erreur sa tête à la mauvaise extrémité de ses vertèbres ! Depuis, ce légendaire monstre marin suscite de nombreuses questions au travers de sa mystérieuse aura. Dès 1989, une expédition, à laquelle participait William Zinsmeister (Université Purdue, Indiana), détecte la présence de fossiles semblant appartenir à l’espèce au large de la Péninsule Antarctique. Et c’est en 2017, quelques décennies plus tard, que le fossile est enfin extrait et reconstitué, à la grande émotion des chercheurs qui ont participé à cette découverte, dont José O’Gorman, paléontologue au Conseil national de la recherche scientifique et technique (CONICET) en Argentine. Son équipe a publié en 2017 un rapport avançant de nouvelles hypothèses basées sur la morphologie différente de ce spécimen. Cette évolution démontrerait qu’un processus de spécialisation avait déjà démarré, et qu’une diversification alimentaire était en train de s’opérer. Peu avant l’extinction massive de tout un monde d’êtres vivants…