Environnement • 19 décembre 2018
Le Prince de Monaco à la rencontre du peuple de l’Île de Badu
Le Prince Albert de Monaco a rencontré le peuple de l'Île de Badu, au nord de l'Australie, pour aborder la pollution. Le directeur de l'Institut océanographique raconte.
Robert Calcagno, directeur de l’Institut océanographique de Monaco narre, dans un billet sur le réseau LinkedIn, l’improbable, et forte, rencontre entre le Prince Albert de Monaco et le peuple de l’Île de Badu. Située au nord de l’Australie, cette île conserve des coutumes très ancrées dans l’océan. Son peuple est confronté à la pollution due aux activités humaines. Une belle rencontre.
« C’est ici, au milieu du détroit de Torrès qui sépare l’Australie de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, qu’une nouvelle mission des Explorations de Monaco débute. (…) Le peuple Badulgal est tourné de manière ancestrale vers le milieu marin qui rythme encore aujourd’hui leur quotidien. Leur art est d’ailleurs tout entier empreint de vie marine, de légendes océanes et de totems d’animaux marins. »
Au milieu de nulle part et pollués
« Ces îles éloignées sont paradoxalement en première ligne des effets de l’activité humaine, de la pollution plastique aux filets dérivants, et du réchauffement climatique. Le danger, parfois impalpable, que représentent ces évolutions nourrit les inquiétudes. Alick Tipoti, artiste engagé originaire de l’île de Badu, qui rencontre pour la première fois S.A.S. le Prince Albert II. Bien que vivant dans deux sociétés que tout oppose en apparence, l’artiste et le chef d’Etat partagent une vision commune: celle d’un rapport équilibré et respectueux de l’homme avec la nature. »
La mort des coraux
« A l’occasion d’une randonnée palmée, S.A.S. le Prince Albert II a pu constater les effets du réchauffement climatique sur les récifs coralliens du détroit de Torrès, victimes d’épisodes de blanchissement à répétition. Les plus sévères ont semble-t-il eu lieu en Australie, laissant à penser qu’une majorité de coraux est morte en certains endroits de cette partie de la Grande Barrière de Corail septentrionale. »
La troisième voie du développement
« L’érosion des côtes de leur île, combinée à l’érosion de leur culture ancestrale, leur font craindre une disparition programmée de leurs lieu et mode de vie, de leur langue, de leur héritage. D’un côté, la nécessité d’évoluer et l’envie de se développer. De l’autre, une identité culturelle forte, ancestrale, qui trouve racine dans une relation quasi sacrée au monde vivant. (…) Nous portons l’espoir que le peuple Badulgal puisse ouvrir une troisième voie, celle qui saura démontrer que le développement économique et le maintien de la tradition ne sont pas des attitudes ennemies. Cette voie, plus salutaire, pourrait être celle de l’économie circulaire, permettant de maintenir en vie notre écosystème et rompant avec une économie linéaire largement adoptée par les sociétés occidentales (produire, consommer, jeter), gourmandes en ressources et génératrice de déchets. »