Découverte & Recherche • 11 mars 2019
Le musée de Dieppe espère récupérer l’épave de la Trinité !
La Trinité, navire français datant du XVIème siècle, gît au large du Cap Canaveral en Floride. Son épave y a été découverte en 2016.
Aujourd’hui, c’est le musée de Dieppe qui souhaite en exposer ses objets les plus prestigieux, après avoir déjà reçu dans ses collections deux autres pièces emblématiques du voyage aux Amériques du vaisseau.
L’histoire de la Trinité et de son navigateur
La Trinité est le vaisseau du capitaine dieppois Jean Ribault, qui a disparu en mer au cours de l’année 1565. L’explorateur avait été choisi en 1562 pour partir fonder la Floride française au nom du roi Charles IX. Pris dans une tempête, le bateau coule et Jean Ribault est exécuté par les hommes de l’amiral Pedro Menéndez à Fort Caroline.
C’est en 2016, à 8 mètres de profondeur, que l’on retrouve ses restes, avec 22 canons, dont trois sont en bronze ornés d’une fleur de Lys, et notamment un monument en marbre. Le site est alors protégé par la loi et la Marine américaine, afin de faciliter les fouilles et éviter les pillages.
Une bataille juridique de plus de deux ans
La France s’estime légitime propriétaire du navire dès la découverte de l’épave, et c’est seulement le 29 juin 2018 que la Cour fédérale de l’état d’Orlando reconnaît cette légitimité. Le temps est donc maintenant aux fouilles sous-marines de grande ampleur.
L’historien et paléographe John de Bry, qui a fait partie de l’équipe d’identification du vaisseau français, a déclaré que cette épave était l’une des plus importantes découvertes, historiquement parlant, aux États-Unis. En effet, elle regorge d’anciens objets permettant d’en connaître un peu plus sur le mode de vie de l’époque de sa construction, de l’architecture navale et de la présence française en Amérique.
Le château-musée de Dieppe sur les rangs
Cette annonce a aussitôt provoqué l’empressement du château-musée de Dieppe, la ville de naissance et de cœur du capitaine de marine Jean Ribault. Il faut dire que le musée possède déjà dans ses murs une pièce de bois du Fort Caroline, qu’il avait lui-même fondé en 1564 et, également, une reproduction de colonne Ribault.
Cette dernière servait à territorialiser les espaces convoités et revendiqués par le navigateur et découvreur français.
Le canon orné de la fleur de lys sera-t-il donc bientôt exposé dans son port d’attache ? C’est évidemment ce que souhaite la ville de Dieppe. Aujourd’hui, cette décision est celle de la France.