Faune & Flore • 25 janvier 2020
Le déclin du phytoplancton depuis plusieurs années
Premier maillon de la chaîne alimentaire marine, le phytoplancton a encore bien d’autres vertus. Malheureusement, il est en déclin depuis ces 150 dernières années. Comme on peut l’imaginer, c’est bel et bien le réchauffement climatique qui est ici encore une fois en cause.
Quelles sont les conséquences de ce phénomène sur l’écosystème marin ? Ou même, encore, sur l’être humain ?
Les bienfaits du phytoplancton
Être le premier maillon de la chaîne alimentaire marine n’est pas la seule vertu du phytoplancton, un micro-organisme unicellulaire végétal marin. On peut même dire que son existence est indispensable à la vie. Il produit en effet à lui seul la moitié de l’oxygène terrestre, et absorbe environ 100 millions de tonnes de dioxyde de carbone par jour ! En outre, il tient un rôle primordial dans la régulation de la machine climatique.
On peut le voir comme une pompe biologique indispensable. Pompe biologique qui, pourtant, menace de s’éteindre sous les effets du réchauffement climatique (et plus précisément des mers).
Or, cette espèce décline depuis le début de l’ère industrielle, qui coïncide avec le début de la hausse des températures à la surface des océans. On estime cette perte de l’ordre de 10%.
Ce micro-organisme est dépendant des saisons, des lieux dans lesquels il évolue. Il est donc assez compliqué de déterminer une tendance, même si l’on remarque qu’il décline d’environ 1% par an depuis plusieurs années. D’après les chercheurs, il a même réduit de 40% depuis 1950.
Pour se développer, il a besoin de lumière et de nutriments mais, en se réchauffant, les océans sont plutôt en train de se stratifier en couches freinant la remontée des aliments vers la surface. Le phytoplancton ne peut donc plus se nourrir…
Cela se voit particulièrement dans l’océan Atlantique sud et équatorial, et les océans Arctique et Antarctique. L’océan indien est le seul à en montrer encore quelques signes positifs.
Les conséquences de ce déclin
Les conséquences de cette régression sont inquiétantes pour l’équilibre des mers et des océans. En effet, elle entraînera à terme un appauvrissement de la population animale aquatique, poissons comme mammifères.
Ajoutons à cela la disparition du corail et l’acidification de l’eau, ainsi que la surpêche, les résultats peuvent évidemment devenir dramatiques pour leur avenir.
Et, puisque l’on parle de la production de la moitié de l’oxygène (et de la réduction du dioxyde de carbone), il n’est pas difficile d’imaginer que les conséquences peuvent devenir à terme également préjudiciable pour l’être humain. Car le plus gros poumon de l’Humanité n’est pas la forêt amazonienne (qui, cependant, est elle aussi menacée) mais bel et bien le phytoplancton…
En plus d’être à la base de la chaîne alimentaire, dont l’être humain est le dernier maillon, et donc peut craindre une perte de nourriture dans les prochaines années, il peut aussi donc nous empêcher de respirer convenablement s’il continue à dépérir.
On peut donc parler sans exagération de catastrophe écologique à long terme.