Économie • 27 janvier 2021
La situation alarmante dans des pêcheries ouest-africaines : un paradis en crise
Les eaux ouest-africaines ont longtemps été un paradis pour les pêcheurs traditionnels grâce à leur écosystème marin riche. Mais, cette situation est en train de changer à cause de décennies d'exploitation et de réglementation non adaptées.
Intro
Le paradis de la pêche
Les eaux ouest-africaines possèdent un écosystème marin enrichi par les courants des Canaries, le contre-courant nord équatorial et le courant de Guinée qui s’étendent du nord-ouest de l’Afrique à la Guinée-Bissau. Les conditions physico-chimiques exceptionnelles dans ces eaux, qui résultent principalement de remontées d’eaux froides, sont à la base d’une explosion de la vie marine comprenant des espèces de poissons, des céphalopodes, des mollusques bivalves et d’autres groupes d’espèces animales.
Depuis des siècles, des millions de personnes dépendent de ces pêcheries pour vivre (sécurité alimentaire, emploi, économies locales, pratiques culturelles).
Le paradis s’assombri
Mais cette situation idéale est en train de changer de manière négative. Des décennies d’exploitation intense et de réglementation non adaptées ont entraîné la surexploitation de plus de 50% des stocks de poissons suivis dans les eaux ouest-africaines, ce qui constitue un des taux de surpêche les plus élevés au monde.
Un nombre croissant de flottes étrangères composées principalement de chalutiers de fond (l’une des techniques de pêche les plus destructrices), originaires de la République populaire de Chine, de l’Union Européenne, de la fédération de Russie, de la Corée du Sud et du Japon, ont accès à ces pêcheries. Ces flottes industrielles pêchent à un rythme qui menace la biodiversité et la sécurité alimentaire des populations locales.
Cette situation explique les cris du cœur des pêcheurs artisans depuis des décennies. Ces derniers sont obligés de naviguer encore plus loin pour pêcher et doivent souvent rivaliser avec les chalutiers industriels dans des eaux dangereuses, ce qui accroît le risque d’accidents, voire même de décès en mer.