Économie • 18 janvier 2019
La saliculture va officiellement devenir une activité agricole
Le gouvernement s'est engagé à modifier le code rural afin que les sauniers du littoral français puissent clarifier l'imbroglio de leurs statuts
La production de sel n’est toujours pas considérée comme activité agricole. Pourtant, elle est on ne peut plus sujette « à l’exploitation d’un cycle biologique », comme le précise le code rural de la pêche. Or, celui-ci, depuis un article rajouté en 1988, exclue la saliculture. Finalement, le 15 janvier, le ministre de l’Agriculture a annoncé l’intention du gouvernement de pallier ce hiatus.
Sur le littoral atlantique et méditerranéen, cette nouvelle apportera une aide certaine aux sauniers qui oeuvrent été comme hiver. Ils attendaient cette nouvelle depuis longtemps.
Des bénéfices très concrets
Selon les mots de Didier Guillaume, ministre de l’Agriculture, « la production de sel n’était pas « agricole ». Cela induit des difficultés de sécurisation de l’activité« , notamment pour le travail en coopérative. Néanmoins, les sauniers dépendent de la MSA, Mutualité sociale agricole. Leur changement de statut engendrera donc des bénéfices concrets pour cette profession. Outre une sécurisation juridique et une simplification pour les administrés, cette reconnaissance permettrait aux saliculteurs d’être éligibles à certaines aides du Fonds national de gestion des risques en agriculture, le FNGRA, en contrepartie d’une contribution. »
Toujours pas d’aides européennes
En revanche, les saliculteurs ne pourront toujours pas bénéficier d’aides européennes à la production agricole. Selon l’ancien ministre de l’Agriculture, Stéphane Travers que le député Daniel Laurent interrogeait au Sénat le 12 juillet 2018 à ce sujet, « Cette reconnaissance comme activité agricole [à laquelle il était favorable, NDLR] n’aurait pas de conséquence pour l’accès aux aides européennes, puisque le sel ne figure pas à l’annexe I du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne ».
Les députés en soutien
Plusieurs députés se sont mobilisés pour faire clarifier le statut des saliculteurs. Notamment Stéphane Buchou, député de la Vendée et Sandrine Josso, Députée de Loire Atlantique (Guérande). Pour Stéphane Buchou « Il s’agit d’un juste retour des choses, de la reconnaissance d’un savoir-faire ancestral et de la sécurisation d’une profession dont la mission va bien au-delà de la récolte manuelle de sel. » Il argue notamment du poids touristique des producteurs de sel sur le littoral. Olivier Falorni, député de Charente-Maritime, avait lui aussi déposé un amendement.
Video de Max reports
Gaëlle Richard