Littoral • 12 février 2019
La pointe du Cap Ferret risque de s’effondrer « à court ou moyen terme »
Le Préfet demande des mesures d'urgence face à l'érosion de la pointe du Cap Ferret, à l’entrée du bassin d’Arcachon
Au lendemain de l’injonction du préfet, la mairie interdit déjà le passage sur la digue du Cap Ferret. Dans le secteur de la pointe du Cap Ferret, côté bassin d’Arcachon (la zone en rouge sur la carte), se promener sur la digue est désormais interdit. Les autorités, face au recul du trait de côte, craignent « des risques d’effondrement brutal non prévisibles ».
Deux secteurs à risque
Le Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (CEREMA) a identifié deux secteurs à risque à court terme : la plage océane à la pointe et les ouvrages de protection contre la mer à l’intérieur du bassin depuis la pointe jusqu’à chez «Hortense». La plage de la pointe est depuis plusieurs années interdite.
« Risque d’effondrement brutal »
La préfecture de la Gironde met en garde la mairie de Lège-Cap-Ferret ainsi que les habitants et promeneurs.
» Le maintien du trait de cote à la pointe paraît très hypothétique à court ou moyen terme, et la stabilité des ouvrages ne peut être garantie avec des risques d’effondrement brutal non prévisibles. »
Dans un communiqué de presse, la préfecture annonce la couleur. Elle n’y va pas par quatre chemins. « L’État entend agir pour accélérer en la matière la prise de conscience et minimiser, autant que possible, les conséquences inéluctables qui vont découler de ce phénomène. »
Évacuer les 44 hectares?
Dans cette zone d’extrême pointe entre lagune et océan, se trouvent des villas dont bon nombre appartiennent à des personnalités et des familles fortunées. L’acteur et réalisateur Guillaume Canet, qui y possède une maison, y a tourné « Les petits mouchoirs » et sa suite.
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Or, les assauts de la mer et les conséquences du réchauffement climatique, tout comme à Lacanau, Soulac ou Labenne (Landes), menacent ce petit paradis sur terre. La préfecture de Gironde demande à la mairie d’élaborer rapidement « un plan de gestion de crise pour la pointe et la zone des 44 hectares permettant d’anticiper les risques de brèche et d’effondrement brutal des ouvrages. Ce plan devra notamment prévoir les procédures d’évacuation d’urgence des populations« .
En 2010, le quotidien Sud Ouest mettait en évidence, en photographies aériennes, le recul du trait de côte entre 1963 et la fin 2010.
G. R.