Pêche • 8 février 2019
La pétition pour soutenir la petite pêche française accumule les signatures
Après l'émission Cash Investigation, la petite pêche française demande au ministre une répartition équitable des quotas de thon rouge
La petite pêche réclame sa part du gâteau. La Plateforme de la Petite Pêche Française vient de mettre en ligne une pétition qu’elle enverra au ministre ministre de l’Agriculture et de la Pêche, Didier Guillaume. L’émission Cash Investigation a mis en lumière qu’une poignée d’armements de pêche possèdent la plupart des quotas (autorisations) de pêche au thon. Les pêcheurs artisanaux doivent se partager le reste.
Gwen Pennarun, pêcheur professionnel de Bretagne, est co-président de la Plateforme de la Petite Pêche Artisanale Française.
Que signifie exactement « petite pêche »?
La Plateforme de la Petite Pêche Artisanale Française réunit les pêcheurs des façades atlantique et méditerranéenne qui entrent dans cette catégorie. La catégorie « petits pêcheurs côtière » comprend tous les bateaux de pêche de moins de 12 mètres qui pratiquent des arts dormants. Contrairement au chalut ou à la senne qui traquent le poisson, les arts dormants attendent que le poisson ou les crustacés viennent être piégés. C’est la pêche à la ligne (toutes les pêches avec hameçons), aux filet et aux casiers.
Une meilleure répartition des quotas
Les pêcheurs côtiers demandent au gouvernement de mieux répartir les quotas de pêche afin que « tout le monde en profite ». Ken Kawahara, qui gère la Plateforme Petite Pêche et Les ligneurs de la Pointe de Bretagne, a mis en ligne la pétition le 4 février. Elle compte déjà presque 300 signatures.
« On ne demande pas la révolution! On estime normal de se partager le gâteau. »
« Autrefois, les quotas de thon rouge étaient de 2.000 tonnes. Ils sont passés à presque 5.000 tonnes. Il y a largement de quoi satisfaire tout le monde au lieu de privilégier une poignée. » C’est également ce que dénonce Cash Investigation en publiant la liste des quotas, bateau par bateau.
La pétition commence à gonfler
La pétition affirme que « sur les 4.934 tonnes allouées à la France pour l’année 2018, près de 90% sont redistribués à des navires de pêche industrielle ou hauturière. Un petit pêcheur artisan, lui, ne capture pas les poissons par centaines de tonnes mais par dizaines de kilos seulement. Il pêche tout au long de l’année un poisson de la meilleure qualité possible, qu’il débarque le jour même ».
« Les gens sont sensibles à la petite pêche mais ils ont du mal à comprendre ce que c’est, pense Ken Kawahara. Contrairement au bio que les consommateurs savent où trouver en magasin, les produits de la petite pêche ne sont pas estampillés, labellisés, mis en exergue. Le consommateur n’a pas les informations. Tout est noyé dans la masse. Pour faire connaître la petite pêche, il nous manque les finances, la communication, le marketing. Nous avons déjà commencé à travailler sur ce dossier. »