Pêche • 29 avril 2022
La pêche au chalut dégagerait autant de CO2 qu’un trajet en avion
Les transports sont les plus émetteurs en GES en France avec 31% des rejets en 2019, dont 97% de CO2. 4,4% sont émis par le transport aérien, et 0,8 % par les transports maritimes. Dans ce jeu de qui pollue le plus, l’aviation est souvent perçue comme très polluante. En revanche, une récente recherche vient de mettre dans la balance une pratique controversée : la pêche au chalut.
La pêche au chalut, loin d’un salut pour l’environnement
La pêche au chalut se pratique en eau pleine. Les chalutiers envoient leurs filets à 800 mètres de profondeur maximum en Europe (au-delà dans certains pays), pour « racler » les poissons par le mouvement du bateau. Cette pratique est controversée, par son effet « ramasser » tout sur son passage, son côté destructeur d’habitats et maintenant… émetteur de CO2.
26 chercheurs se sont arrêtés sur cette problématique. Comme ils l’ont publié dans la revue Nature, la pêche au chalut entraînerait l’émission de 1 470 millions de tonnes de CO2 lors de la première année, pour se stabiliser à 580 millions de tonnes par an après une dizaine d’années de pêche. À titre de comparaison, le secteur de l’aviation a émis environ 1 000 millions de tonnes de CO2 en 2019 dans le monde.
La pêche au chalut détruit les réserves de CO2
Les océans, via les sédiments, sont les plus gros réservoirs de carbone de la planète, et ce, pour des millions d’années à condition… qu’ils ne soient pas dérangés. Malheureusement, en plus des émissions liées aux carburants des bateaux, la pêche au chalut « réveille » les océans en augmentant « le métabolisme du carbone dans les sédiments lors de la première année » de chalutage, pour, in fine, libérer le CO2.
De plus, ces émissions actuelles ne représentent que… 0,02% du carbone sédimenté dans les océans. C’est pourquoi ces chercheurs préconisent de créer des zones protégées là où le CO2 est le plus présent, afin de limiter la libération de ces rouages de la nature que l’on transforme en bombe à retardement.