Économie • 5 juillet 2020
La France étend son territoire sous-marin
La France gagne en territoire marin, on découvre pourquoi.
La nouvelle est tombée début juin 2020 : les Nations Unies viennent d’accorder à la France l’autorisation d’étendre davantage son territoire maritime.
Quelle est la taille du territoire sous-marin français ?
En matière de superficie de territoire sous-marin, la France n’a pas à rougir, puisqu’elle jouit de la deuxième place mondiale des superficies maritimes nationales. Au total, la France détient à présent 730 000 km2 de superficie sous-marine, s’additionnant aux 10,2 millions de km2 d’espaces d’eaux intérieurs, de mers territoriales, ou d’espaces marins sous Zone Économique Exclusive.
À présent, le territoire marin du pays représente près de 1/4 de sa superficie terrestre européenne, et s’étend ainsi des îles Saint-Paul en passant par Amsterdam et la Réunion.
Comment cette situation est-elle possible ?
À ce stade, il est essentiel de préciser que cette situation est rendue possible par une convention des Nations Unies sur le Droit de la Mer, datant de 1982. Cette convention toute particulière donne l’autorisation à tout pays possédant des côtes à étendre son territoire bien au-delà de leur Zone Économique Exclusive, ce qui représente près de 370 kilomètres de marge.
Une petite exception, cependant, vient jouer en faveur de la France : la convention des Nations Unies sur le droit de la Mer précise en effet qu’un pays est autorisé à étendre son plateau continental jusqu’à une limite de 650 kilomètres au large de ses côtes, à la condition cependant que ce même pays prouve que son territoire terrestre se poursuit au sein des fonds marins.
De cette manière, la France a la possibilité d’étendre une nouvelle fois son territoire sous-marin, puisqu’il est prouvé que ses terres s’étendent bien au-delà de ses frontières marines actuelles. Ainsi, la France peut encore prétendre récupérer près de 500 000 km2 d’espace sous-marin.
Pourquoi la définition de l’espace maritime est si important ?
Bien que cette nouvelle puisse paraître insignifiante à première vue, cela représente un événement important pour l’exploitation des ressources maritimes. En effet, si la France, ou tout autre pays, augmente la taille de son espace sous-marin, cela lui donne un accès privilégié aux ressources y demeurant.
Puisque cette nouvelle parcelle de territoire se situe au sein de l’Océan Indien, cela signifie que le France possède à présent un pouvoir important sur la survie ou le déclin des écosystèmes y évoluant. Fort heureusement, le gouvernement a réaffirmé sa position à ce sujet, déclarant publiquement que « l’exploitation de ces espaces sous-marins n’est pas à l’ordre du jour », ce qui signifie, en d’autres termes, que la France se trouve aujourd’hui garante de la préservation de ces nouveaux espaces. Bien que les autorités n’aient encore rien communiqué à ce sujet, il s’agirait d’une opportunité unique pour les scientifiques français d’étudier de plus près le très vaste écosystème marin présent dans les eaux de l’Océan Indien.