Environnement • 23 octobre 2019
La fonte de l’Antarctique, étude de l’un des scénarios du GIEC
Au cours de la 51e assemblée plénière du Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat (GIEC) qui s’est déroulée à Monaco au mois de septembre, le GIEC a présenté son rapport concernant les océans, la cryosphère et le changement climatique. Entre la montée des eaux, la fonte du permafrost ou encore les canicules océaniques, ce rapport présente les conséquences désastreuses d’une poursuite des émissions de gaz à effet de serre que nous produisons présentement.
Quel serait l’avenir si l’Antarctique venait à fondre ?
Il s’agit là, d’un des scénarios présentés par le rapport du GIEC et qui peut permettre de mieux comprendre la situation et les risques que nous encourons dans le cas d’une inaction vis-à-vis de la réduction des émissions de gaz à effet de serre, ainsi que et des différentes autres pollutions et consommations d’énergies fossiles. De nombreuses personnes ne se sentent pas ou peu concernées par le risque de la fonte de l’Antarctique, notamment du fait de son éloignement des contrées européennes. Pourtant, le risque est particulièrement important pour les pays d’Europe. Lorsque les glaciers fondent dans une zone géographique, l’eau à tendance à monter davantage dans la zone opposée afin d’équilibrer les masses sur la planète. De ce fait, les pays européens seront bien davantage touchés par la fonte de l’Antarctique que par celle du Groenland.
Quelle serait l’importance de cette fonte de l’Antarctique ?
Les auteurs du rapport présenté par le GIEC alertent sur les conséquences dramatiques pour la planète et l’environnement dans le cas où la hausse des émissions de gaz à effets de serre ne serait pas régulée comme prévu lors de l’accord de Paris en 2015. Pour ce faire, ils s’appuient sur plus de 7000 études scientifiques menées durant ces dernières années. Entre 2006 et 2015, donc en l’espace de dix ans, les calottes glaciaires — autant celles de l’Antarctique que du Groenland — ont perdu environ 430 milliards de tonnes de glace chaque année. La banquise, suite à ces pertes, s’est réduite d’environ 2,5 millions de km2. Le niveau de la mer, avec l’apport des glaces fondues, a augmenté 1,8 mm tous les ans. Dans les terres, les glaciers terrestres ont perdu 220 milliards de tonnes et les terres recouvertes par le permafrost n’échappent pas à ce réchauffement de la planète et à son dégel généralisé.
D’ici à la fin du siècle, il est possible de s’attendre à une augmentation pouvant aller jusqu’à 1,1 mètre de hauteur. La vitesse de cet accroissement se ferait à un rythme d’environ deux centimètres par an. Le problème, c’est que cette hausse peut s’avérer plus rapide si rien n’est fait pour limiter nos émissions de gaz à effet de serre. En effet, seulement cinq ans plus tôt, les mêmes experts pensaient que la barre du mètre ne serait pas dépassée, désormais, ils estiment qu’elle serait dépassée.
Selon les experts réunis pour l’assemblée du GIEC, d’ici 2100, l’acidité de l’océan risque d’augmenter d’environ 150% à sa surface. D’ici 2050, 80% de sa couche supérieure est susceptible de perdre la majorité de l’oxygène qu’elle contient. Ces problèmes viennent de la fonte des glaces et du réchauffement des océans.
Quelles seraient les conséquences de la fonte de l’Antarctique ?
Dans les conséquences directes de cette fonte, il faut prendre en compte le risque d’accélération du réchauffement climatique. En effet, les glaces emprisonnent d’importantes quantités de méthane et de CO2. Lors de la fonte, la glace n’étant plus présente pour retenir ces éléments polluants, ils sont libérés dans l’atmosphère et contribuent à une accélération du réchauffement climatique que subit la planète.
Ce scénario de montée des eaux menace directement près de 10% de la population soit environ 680 millions de personnes vivant sur les littoraux de basse altitude. De nombreuses zones humides côtières, précieuses dans leur rôle de protection contre les tempêtes et l’érosion risquent d’être totalement submergées laissant les littoraux sans défense contre les éléments naturels.
Les dégâts sur les récifs coralliens seront dramatiques avec le risque d’une disparition totale. La répartition des organismes marins risque également d’être totalement modifiés entraînant alors des répercussions en cascades sur les différents écosystèmes mettant alors en danger les communautés locales et autres peuples autochtones.