Faune & Flore • 27 décembre 2021
La fin des delphinariums en France d’ici 5 ans
La loi du 18.11.2021 a fait un bond dans la lutte contre la maltraitance animale en mettant fin aux delphinariums. Même si un délai de 5 ans est accordé aux parcs animaliers pour se conformer à la mesure, celle-ci a largement été plébiscitée par les associations de protection animale et environnementale.
Captivité, maltraitance et mortalité précoce des cétacés
Les chiffres montrent clairement que les mammifères marins ont une durée de vie beaucoup plus faible en captivité que dans la nature. Le grand dauphin qui vit en moyenne 45 et 55 ans, mâle et femelle respectivement, atteint seulement les 20 ans dans un delphinarium alors qu’il est dans un environnement « protégé ».
Nouant des interactions sociales très riches avec leurs congénères dans l’océan, les delphinidés se retrouvent en captivité, dans un bassin avec seulement quelques autres représentants de l’espèce sans pouvoir établir des relations qui les caractérisent. Le résultat est dramatique et aboutit dans certains cas extrêmes, à la volonté de mettre fin à leur captivité. Des cas de dauphins et d’orques s’automutilant ont été relevés.
L’environnement aquatique souvent chloré ne contribue pas non plus à une bonne santé des cétacés. En effet, déshydratation et problèmes rénaux sont des problèmes récurrents.
Et enfin, la capture de ces créatures éminemment intelligentes, emblèmes de la faune marine, se fait dans des conditions particulièrement violentes. En dehors même des traumatismes provoqués lors de celle-ci, plus de la moitié des dauphins meurent dans les 2 premières années de leur captivité.
Principes de la loi et exceptions
Il est interdit de détenir des cétacés (dauphins, orques, belugas…) et/ou de les faire se reproduire.
Toutefois, une exception est permise si la détention s’inscrit dans un programme scientifique approuvé auparavant par le ministre de la transition écologique. D’autre part, si l’objectif est d’accorder des soins à un animal blessé ou affaibli dans son environnement naturel, il peut être gardé en captivité.
Ce qui interdit sans aucune exception, ce sont les spectacles où les cétacés participeraient.
Les dauphins animatroniques : une alternative
Une société californienne a conçu des dauphins animatroniques, des robots, qui reproduisent fidèlement les cétacés et peuvent ainsi être utilisés dans des parcs animaliers. Cette invention a reçu le Prix de l’Innovation de l’ONG Peta et pourrait largement contribuer à réduire l’utilisation des dauphins dans des parcs animaliers dans le monde.
Les sanctuaires marins
Si la loi met fin aux delphinariums dans un délai de 5 ans, le problème des cétacés et de leur réinsertion dans leur environnement n’est pas encore résolu. La France dispose déjà de sanctuaires marins qui sont les garants de la biodiversité marine et permettent aux cétacés une semi liberté.
De nombreux orques, dauphins (…) ont ainsi retrouvé un cadre de vie adapté à leurs besoins. En 2020, deux belugas, après des années de captivité, peuvent désormais nager librement dans un sanctuaire marin d’Islande.
Le sanctuaire marin constitue le premier pas vers la libération totale vers l’océan auquel appartiennent ces créatures marines quand cela reste possible.