Découverte & Recherche • 5 février 2020
La cryosphère : les mondes du froid en danger
En septembre dernier, un rapport du GIEC, le groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat, publiait un rapport alarmant sur le devenir de la cryosphère. Mais d’abord, qu’est-ce que la cryosphère, et pourquoi est-elle en danger ?
La cryosphère, un concept scientifique
La cryosphère désigne, selon la communauté scientifique, toutes les parties du globe terrestre qui contiennent de l’eau à l’état solide, que ce soit sur la surface des mers ou sur les terres émergées. Ainsi, ce terme regroupe à la fois les glaciers, les banquises, les calottes polaires, les icebergs, les volumes de neige, toutes les parties glacées sur des étendues d’eau douce ou salée, ainsi que les sols gelés (permafrost ou pergélisol).
Toutes ces surfaces gelées ou enneigées du globe représentent ainsi entre 7 et 17% de la surface des terres émergées, selon les saisons, soit entre 56 et 105 millions de kilomètres carrés. Mais les deux calottes glaciaires, Antarctique et Groenland, en représentent près de 97% de la surface et 99,8% du volume.
Selon le GIEC, la cryosphère est en net recul
Le rapport du GIEC rendu public le 25 septembre 2019 a tiré une véritable sonnette d’alarme quant au recul de l’eau à l’état solide sur les terres émergées de la planète bleue. Par exemple, plus de 280 giga-tonnes auraient disparu de la calotte glaciaire du Groenland en 10 ans, entre 2006 et 2015.
Les prospections du GIEC prévoient ainsi que si le niveau actuel des émissions de gaz à effet de serre était inchangé, 80% de la masse glaciaire de régions telles les Andes du nord, l’Asie du Nord ou l’Europe centrale, auraient disparu en 2100.
Fait inquiétant : alors que la calotte antarctique semblait s’étendre au moins depuis une dizaine d’année, compensant insuffisamment la fonte de la calotte du Groenland et des glaciers de montagne, sa surface a largement diminué en 2017.
Les conséquences d’une disparition de la cryosphère
Le recul des glaces sur la surface du globe n’a pas seulement des conséquences en termes de paysage ou de tourisme hivernal. Il représente une véritable stratégie à l’échelle de populations entières. Ainsi, dans le meilleur des cas, la fonte des glaces induirait une augmentation du niveau des mers de 1 mètre, ce qui veut déjà dire l’engloutissement de plusieurs îles peuplées, comme Kiribati, Tuvalu ou les îles Cook. Cela veut également dire, pour la fonte des glaciers les plus petits, des risques pour les populations en termes de stabilité des sols, d’approvisionnement en eau et de pérennité de l’hydroélectricité et de l’agriculture.
Une véritable catastrophe donc, qui pousse à des politiques de réduction des gaz à effets de serre.