Environnement • 25 août 2021
La circulation océanique et le climat au bord de la rupture
Les grands courants marins qui circulent sur toute la surface de la planète sont indispensables à la régulation du climat. L’interaction climat et circulation océanique appelée aussi thermohaline, est désormais connue. De nombreux scientifiques tirent la sonnette d’alarme sur les conséquences d’un réchauffement climatique qui ralentirait sensiblement les courants marins.
Comment l’océan régule le climat ?
On observe deux types de circulation océanique. Il y a d’une part, la circulation de surface qui est créée par les vents et d’autre part, la circulation en profondeur, beaucoup plus lente et régulée par la densité de l’eau. Celle-ci est fonction de la salinité et de la température. Plus une eau est salée et froide, plus elle est dense et se dirige vers les profondeurs. A contrario, plus une eau est chaude, moins elle est dense et remonte vers la surface. Les eaux près des pôles se refroidissent et se dirigent vers le fond. L’eau chaude des régions qui se trouvent près de l’équateur vont remonter vers le nord adoucissant la température des zones traversées.
Au niveau des pôles, seule l’eau liquide est salée à l’inverse des glaciers. On aperçoit donc rapidement le danger d’une fonte des glaciers et du déséquilibre qui pourrait s’ensuivre.
Les vents qui soufflent sur les mers et océans engendrent des frictions sur la surface à l’origine des courants marins superficiels. Ces courants se dirigent à droite ou à gauche selon l’hémisphère en raison du mouvement rotatif de la terre. Quand ils se rencontrent, on a des phénomènes d’upwelling (les eaux profondes qui remontent vers la surface) ou de downwelling (les eaux en surface se dirigent vers les grandes profondeurs de 800 m et plus).
Les circulations que le vent engendre sont plus rapides mais aussi plus énergiques. Elles concernent toutefois les phénomènes sur une échelle réduite. Au contraire, les mouvements des profondeurs se situent sur une période longue (1000 ans sont nécessaires pour qu’une particule d’eau fasse un cycle complet) et sur des espaces très étendus. Ils créent des courants assez faibles et leur analyse se révèle difficile.
Pourquoi la situation actuelle de la circulation océanique est alarmante ?
Les courants qui couvrent la surface de la terre redistribuent la chaleur entre les pôles régulant ainsi le climat. Un réchauffement climatique aura des effets sur la température des eaux. Une augmentation massive d’eau douce va entraîner une hausse globale de la température et une diminution de la densité des eaux de l’Arctique limitant ainsi la circulation à l’échelle mondiale. Cette accélération du phénomène de réchauffement de la température pourrait avoir des conséquences dramatiques sur le tissu socio-économique.
Les courants marins assurent aussi la riche biodiversité des fonds océaniques. En effet, les eaux qui viennent des profondeurs apportent des éléments indispensables à l’alimentation d’algues et phytoplanctons, qui servent à leur tour de nourriture pour d’autres espèces vivantes.
On cite souvent le cas du Gulf Stream pour illustrer cette problématique. On constate en effet, un ralentissement dû à la fonte des glaciers dont la masse se dirige vers les profondeurs. Conséquence immédiate, les eaux chaudes s’enfonçant, la température des zones côtières d’Europe de l’ouest adoucie normalement par ce courant, verront leur température se refroidir.