Ports • 1 juillet 2020
L’incendie du sous-marin « Perle » ; les conséquences
Que s'est-il passé à bord du "Perle" pour qu'il s'embrase et parte en fumée ?
Le dimanche 14 juin 2020, les investigations ont débuté pour permettre aux enquêteurs de déterminer les raisons pour lesquelles l’un des six sous-marins nucléaires de la Marine française a pris feu. Il s’agit du sous-marin d’attaque nucléaire « Perle ». Même si aucune victime n’est heureusement à déplorer, il s’agit d’un fâcheux incident à cause des répercussions sur la stratégie militaire de la France.
Comment le sous-marin « Perle » a-t-il pris feu et quels sont les dégâts ?
Comment un sous-marin peut-il s’embraser, d’autant plus qu’il se trouvait à ce moment en cale sèche dans le port de Toulon en attendant de subir des réparations ? Si l’enquête ne fait que commencer, on se rejette déjà les responsabilités entre la Marine Nationale et le propriétaire du navire, l’entreprise Naval Group. C’est en effet celle-ci qui a la maîtrise d’œuvre totale, excepté ce qui a trait à la chaufferie nucléaire. L’incendie a été d’une « violence inouïe », selon la déclaration de Florence Parly, ministre des armées, tant et si bien que nul ne sait encore si le sous-marin peut-être sauvé ! Les experts ont besoin d’un délai d’un mois afin de pouvoir se prononcer.
Quelles sont les conséquences de cet incendie ?
L’incendie du « Perle » est ennuyeux à plus d’un titre. Sa mission prioritaire est en effet, d’escorter le fleuron de la Marine française, le porte-avion Charles de Gaulle, mais il est également de service lorsqu’il s’agit d’accompagner des sous-marins équipés d’ogives nucléaires, de taille supérieure. Il s’agit d’un des six sous-marins d’attaque (SNA) dont dispose la flotte française. Cet effectif est nécessaire pour pouvoir compter en permanence sur deux ou trois SNA opérationnels. Sachant qu’aujourd’hui, seuls trois d’entre eux le sont, on comprend mieux l’importance stratégique des conséquences de l’incendie du « Perle ».
L’incendie du SNA « Perle » oblige à redéployer les missions !
Les sous-marins d’attaque sont un outil indispensable de dissuasion nucléaire. Lorsqu’un chaînon se retrouve manquant comme cela est le cas avec l’incendie du « Perle », la solidité de la chaîne s’en trouve menacée. Cela oblige l’état-major de la marine a repenser les priorités des missions. Il néglige de fait les opérations annexes, telles que la collecte de renseignement.
Quels sont les risques à court-terme ?
Avec un SNA hors-service et un autre en arrêt technique, la flotte française est clairement fragilisée. Les consultants militaires soupçonnent les puissances rivales dont les Russes d’en profiter pour intensifier leurs propres activités de renseignement. D’ici là, il faut tenir avec l’espoir de l’arrivée d’un nouveau sous-marin d’attaque à la pointe de la technologie et de la modernité : le « Suffren ». Celui-ci aurait déjà du être livré à la Marine nationale il y a trois ans. Actuellement en phase de test, il est annoncé pour 2021.