Environnement • 22 juillet 2022
Et si les cheveux permettaient de dépolluer les océans ?
Chaque minute, l’équivalent d’un camion de déchets plastiques est déversé dans nos océans. Sans compter les autres formes de déchets et de pollution générées la plupart du temps par l’activité humaine. Le constat est alarmant, il est urgent de freiner cette pollution qui semble inévitable. Mais comment de simples cheveux pourraient-ils dépolluer les océans ?
D’où provient la pollution des océans ?
L’activité humaine est la principale cause de pollution de nos océans. En effet, 60 % de la pollution marine provient des plastiques à usage unique. L’activité pétrolière n’est pas en reste non plus. Ce sont 6 millions de tonnes de produits pétroliers et 350 000 tonnes d’hydrocarbures qui sont déversés dans les océans chaque année.
À cela, peuvent être ajoutées les eaux usées, rejetées à 80 % dans les océans sans traitement préalable. Sont également concernés les pesticides, l’exploitation minière, le ruissellement terrestre . Quant aux filets de pêche abandonnés, ils représentent à eux seuls 640 000 tonnes de déchets dans les océans.
Il est donc urgent de trouver des solutions pour éviter dans quelque temps de se retrouver avec plus de déchets que de poissons dans nos océans.
Comment les cheveux peuvent-ils dépolluer les océans ?
Des associations de coiffeursont bien compris l’utilité des cheveux pour limiter la pollution dans les mers. Par exemple, “Les coiffeurs justes » en France et dernièrement la start-up Capillum. En effet, le cheveu a la particularité d’être non seulement biodégradable. Il retient aussi les substances grasses. Il est donc lipophile. Preuve en est, la NASA a mené une étude en 1998 sur le sujet qui révèle qu’un gramme de cheveu retient environ 5 grammes d’huile.
Associations et start-up s’organisent donc pour récolter les cheveux issus des coupes, en privilégiant ceux de moins de 10 centimètres (les plus longs sont réservés à la fabrication de perruques).
Les cheveux sont récupérés et placés dans des filtres en coton en forme de boudin. Ils permettent ainsi de retenir de manière naturelle et écologique les hydrocarbures, les crèmes solaires ou tous les autres déchets contenant des substances grasses.
Cette démarche a fait ses preuves puisque dès sa première utilisation en 2010, suite au déversement de 800 000 litres de bitume liquide dans le golfe du Mexique, les “boudins” de cheveux installés sur la zone polluée ont contribué en grande partie à eux seuls à la dépollution.
Cette technique reste moins efficace que les barrages en polypropylène synthétique. Ceci dit, une simple coupe de cheveux peut donc avoir un véritable impact écologique. Elle contribuera même à préserver les écosystèmes marins.