Littoral • 15 février 2020
Les petites îles sont-elles amenées à disparaître ?
Les îles, en particulier celles qui composent les petits archipels sont en première ligne de danger face au réchauffement climatique et à la montée des eaux qu’il provoque. On arrive naturellement à la conclusion suivante : si l’eau monte, ces îles d’à peine quelques km² de superficie vont se retrouver ensevelies. Oui, mais les petites îles vont-elles toutes disparaître ? Existe-t-il des moyens d’empêcher ce phénomène ? Combien de temps avant que le problème ne soit insolvable ?
Des territoires surexposés aux changements environnementaux
Du fait de leur petite taille, ces îles s’exposent à une multitude de phénomènes, tous liés au réchauffement de la surface de la terre et de l’océan mondial. L’océan à lui seul réunit les phénomènes de montée des eaux, de réchauffement de ces eaux en surface ainsi que d’acidification.
Par rapport aux littoraux des continents plus grands, ces petites îles sont aussi plus vulnérables aux catastrophes naturelles. Et à des problèmes locaux, parfois très spécifiques, qui viennent s’ajouter à la situation environnementale alarmante que nous connaissons. Les îles Marshall (Océanie), par exemple, ont subi les essais nucléaires américains des années 50-60. Au sud de Hawaï, dans les îles Kiribati, c’est la surpopulation qui aggrave la question environnementale.
Déjà trop tard ?
Bien que certains scientifiques affirment que l’ensemble des phénomènes liés aux changements climatiques peuvent être anticipés par l’aménagement de ces territoires, pour certaines petites îles, il semble que ce soit déjà trop tard. Au cœur du Pacifique, une partie des îles Salomon serait déjà engloutie par les eaux, et ce depuis la seconde moitié du 20ème siècle. Plus récemment, au minimum huit îles auraient été submergées dans les archipels de Laiap, Nathik et Rosn, en Micronésie. Tout cela alors que le réchauffement climatique n’était pas un sujet d’ordre mondial ? Eh bien non, leur disparition aurait eu lieu entre 2007 et 2014, selon l’australien Patrick Nunn.
À quoi s’attendre ?
On estime à l’heure actuelle que le niveau des mers et des océans augmenterait de 3 mm par an en moyenne. D’ici 2100, il pourrait être de l’ordre de 40 cm, selon les estimations les plus optimistes. Pour les petites îles, comme dans le Pacifique, ces chiffres ne sont pas applicables. Le cycle naturel des alizés ramène de l’eau en plus grande quantité, et le niveau de montée des eaux est plutôt de l’ordre de 12 mm par an. Une augmentation constante qui aurait commencé dans les années 90. Impossible donc de nier une quelconque corrélation avec le réchauffement climatique dans son ensemble.
Pour autant, selon Simon Albert (Université de Queensland), « toutes les îles ne vont pas s’éroder ». Certaines sont bien protégées par les mangroves ou encore les barrières de corail. Anticiper ces phénomènes, c’est donc bel et bien protéger les éléments naturels tant qu’ils sont encore bien présents.