Découverte & Recherche • 15 mars 2022
Des chimistes ont réussi à fabriquer des emballages et des filets de pêche biodégradables
Le plastique est l’un des fléaux environnementaux qui entrainent une grande quantité de pollutions pour l’écosystème, que ce soit en milieu terrestre ou sous-marin. Outre les emballages alimentaires en plastiques solides engendrant des tonnes de déchets chaque année, il faut également citer les matériels de pêche (filets, casiers, etc.) à base de plastique dont la durée de vie atteint des centaines d’années lorsqu’ils sont abandonnés ou perdus en mer. Ainsi, pour contribuer à la préservation de l’environnement, des scientifiques rennais se sont penchés sur la création de plastique biodégradable.
Du plastique soluble pour réduire les déchets jetés dans la nature
Récemment, des chimistes œuvrant à l’Institut des sciences chimiques de Rennes ont réussi à concevoir des plastiques issus de plantes. Appelés PHAs, ces derniers ouvrent la voie vers du plastique naturel et parfaitement biodégradable qui pourra servir pour l’emballage des produits alimentaires, mais surtout pour la fabrication de filets de pêche pouvant se dissoudre dans l’eau au bout de quelques mois.
Quelles sont les propriétés des PHAs ?
Ces plastiques biodégradables sont en réalité des polyesters existant à l’état naturel c’est-à-dire qu’ils sont formés par la fermentation de sucres ou de lipides. Cela étant, ils peuvent également être synthétisés en laboratoire. Ainsi, les matières premières utilisées pour la fabrication des PHAs sont des dérivés de plantes (cannes à sucre et fruits) ; une ressource naturelle renouvelable à l’inverse des plastiques solides issus de l’industrie pétrochimique.
Il s’agit donc d’une solution idéale pour remplacer les emballages à usage unique puisque les PHAs n’ont pas besoin de procédés industriels pour se dégrader. En effet, ces plastiques biodégradables sont rapidement et facilement dissous par l’eau. C’est aussi la raison pour laquelle ce nouveau produit se présente comme une alternative plus intéressante pour la fabrication des filets et autres engins de pêche.
Du plastique biosourcé pour limiter la pêche fantôme
Il faut en effet noter que les matériels de pêche représentent plus de 25 % des déchets jetés dans l’océan et la plupart du temps, ils mettent des décennies, voire des siècles, à se décomposer. Parfois, ces filets en plastique solide peuvent même tuer accidentellement des milliers d’animaux marins notamment lorsqu’ils sont oubliés en mer.
Ce phénomène appelé « pêche fantôme » est d’ailleurs à l’origine de 70 % des poissons morts par étranglement. Dans ce cas, pour minimiser les conséquences dévastatrices du plastique sur la faune marine, le projet INdiGO a également développé une démarche visant à favoriser la pêche biodégradable, à adapter la durée de vie des matériels de proche selon leur usage et surtout à identifier les équipements perdus en mer.