Faune & Flore • 28 janvier 2022
Comment pouvons-nous savoir si le poisson que nous achetons, est issu de la pêche durable ?
Des étiquettes approximatives de poissons vendus dans les grandes surfaces et une règlementation européenne qui ne se prononce pas sur la durabilité ne contribuent pas à assurer une information transparente sur la pêche dont provient le poisson acheté.
Que peuvent faire les Français qui souhaitent faire un choix responsable en achetant des poissons issus de pêche durable ?
Quand peut-on parler de pêche durable ?
La pêche durable remplit plusieurs critères d’exclusion. Elle ne vise pas les espèces menacées, respecte les périodes de reproduction de certaines espèces et n’est jamais intensive, permettant ainsi aux stocks halieutiques de se régénérer. La pêche durable se fait dans le respect de l’écosystème marin (les méthodes qui consistent à racler les fonds marins sont donc de facto, éliminées), ce qui signifie notamment qu’on rejette dans l’océan les espèces non destinées à la pêche. Elle doit permettre aux populations locales et aux pêcheurs, de vivre de leur activité. Enfin, les produits de la pêche durable doivent être totalement traçables depuis l’endroit où ils ont été pêchés jusqu’au point de vente.
Etiquettes, labels et législation
La règlementation européenne prévoit 5 informations obligatoires figurant sur le poisson : son nom (courant et scientifique), s’il provient de pêche ou de pisciculture, la zone de capture ou le pays d’origine et enfin, la technique de pêche.
Une enquête de l’UFC révèle que l’immense majorité des poissons vendus dans les supermarchés ne proviennent pas de la pêche durable. Elle montre également, une absence d’étiquetage fiable parmi les plus grands supermarchés (Cora, Auchan, Intermarché…).
Il existe différents labels écologiques comme le label MSC que délivre l’ONG Conseil pour la bonne gestion des mers. Celle-ci vérifie si l’entreprise ne pêche pas dans des zones déjà surexploitées et n’utilise pas de méthode de pêche dangereuse pour l’environnement (filets électriques et dérivants) FranceAgriMer délivre aussi depuis 2017, des labels aux pêcheries et industriels « Pêche durable ». Le label bio européen qui ne concerne pas exclusivement les poissons, est accordé toutefois, aux espèces locales de poissons dont la pêche ne met pas en danger les stocks halieutiques.
D’autres alternatives à l’information
WWF publie le consoguide où les poissons sont répertoriés avec un code de couleur vert (à préférer), jaune (à consommer modérément) ou rouge (à exclure). Le consommateur saura ainsi quels poissons sont à éviter et lesquels peuvent êtres achetés.
Les couleurs sont définies notamment, en fonction des techniques de pêches et de l’impact écologique.
Certaines applications sur smartphone sont une excellente alternative pour être mieux renseigné. On peut citer Planet Ocean et Etiquettable qui indiquent les régions à privilégier pour éviter de mettre en danger les réserves de la mer ainsi que l’empreinte écologique pour la pêche de chaque espèce de poisson.
Naturellement, on peut compléter cela en demandant à son poissonnier des informations sur le poisson vendu en sachant que certains poissons sont à éviter à certaines périodes qui sont celles de la reproduction.