Environnement • 30 juillet 2019
À la découverte du plus gros vortex de déchets
Ce vortex de déchets ferait trois fois la taille de la France.
Au sein du Pacifique Nord, un spectacle à la fois troublant et anxiogène se déroule : des centaines de tonnes de déchets plastiques se regroupent, jusqu’à former ce que l’on a nommé le septième continent.
De quoi s’agit-il ?
Ce monticule de déchets a été découvert en 1997 par l’océanologue Charles J. Moore. Sous l’effet des courants marins remontant de l’hémisphère sud, et descendants de l’hémisphère nord, des tonnes de déchets se retrouvent piégés dans ce que l’on nomme un vortex, ou une gyre. Les déchets sont ainsi déplacés par les courants du monde entier, jusqu’à converger en ce point précis du globe, sans possibilité d’en ressortir.
Ce vortex est ainsi composé de près de 80 000 tonnes de déchets plastiques, dont les trois-quarts seraient de grands morceaux de plus de 5 centimètres. Il est ainsi possible d’y retrouver des micro plastiques, mais également des bouteilles, des sachets plastiques, des filets de pêche abandonnés, etc. Autre chiffre inquiétant : en 40 ans, les micro plastiques présents dans cette zone ont été multipliés par 100, selon les dernières données recensées par les scientifiques en charge de l’étude de la pollution plastique dans le monde. Une véritable catastrophe pour la biodiversité marine.
Existe-t-il des solutions ?
La bonne nouvelle, s’il doit y en avoir une, est que ces déchets sont plus gros qu’annoncés au cours des dernières études. Ceci signifie que leur collecte sera bien plus aisée que s’il s’agissait d’une majorité de micro plastique. La fondation Océan Clean up a réunit 75 ingénieurs dans le but de trouver une solution à ce problème, et d’opérer un nettoyage dans les règles de la zone du vortex.
Les membres de la fondation espèrent ainsi développer une technologie capable de nettoyer 50 % du septième continent au cours des cinq prochaines années. Demeurera cependant le problème des micro-plastiques, bien plus compliqués à nettoyer, de part leur taille avoisinant les quelques millimètres. Ces polluants sont une véritable catastrophe pour la survie de nombreuses espèces sous-marines : les micro plastiques sont ingérés par les poissons, cétacés et tortues, au point de boucher leurs estomacs ainsi que leurs voies respiratoires. Plus grave encore : ces micro-polluants pourraient dériver plus aisément au gré des courants, et transporter avec eux des bactéries ou organismes dans des lieux encore non infestés, au risque de détruire sur leur passage tout équilibre de la biodiversité.