Environnement • 17 novembre 2019
Le plat pays inondé dans une trentaine d’années ?
La mer monte ! Et ce n’est pas une nouveauté. Ce phénomène qui a débuté il y a près d’un siècle est appelé à s’amplifier selon les données du Groupe intergouvernemental d’experts pour le climat (GIEC). Celui-ci estime dans son scénario le plus noir que le niveau des eaux pourrait s’accroître de plus d’un mètre à l’horizon 2100.
Les conséquences sur la côte belge
Dans une telle hypothèse, la côte de Belgique serait complètement submergée. Une étude récente de l’organisation Climate Central qui est parue dans la revue « Nature Communications » confirme le rapport du GIEC. L’analyse est basée sur les outils de l’Intelligence Artificielle qui ont révélé que l’altitude réelle de la terre par rapport au niveau de la mer est en réalité bien plus réduite que ce qui était admis jusqu’alors. Les scientifiques estiment dès lors que l’échéance qui menace est toute proche : 30 petites années ! S’appuyant sur une hypothèse de réchauffement climatique de 2 °C, la mer du Nord pourrait alors s’étendre jusqu’aux villes d’Anvers et d’Alost.
Comment réagir face à la montée des eaux ?
Chaque jour, insensiblement les vagues gagnent du terrain, millimètre après millimètre. Pour François Massonet, chercheur à l’Université de Louvain-la-Neuve, un hypothétique « impossible » arrêt total des émissions de gaz à effet de serre ne pourrait même pas enrayer l’infernale machine. La situation est sérieuse parce qu’elle pourrait impacter 1,8 millions de résidents belges en cas d’augmentation du thermomètre de 4 °C.
Un plan d’aménagement de la côte belge a été lancé en 2011 pour s’achever en 2020. Il consiste à renforcer les lieux les plus en proie à l’érosion et à protéger ceux qui sont soumis aux tempêtes et aux inondations. Cela se concrétise par l’installation de brise-lames, de murs protecteurs et par un réaménagement des plages.
Une protection suffisante ?
La réflexion doit être menée sur le long terme. Des mesures plus radicales doivent être prises d’après les scientifiques. Beaucoup doutent en effet des capacités des politiques à réagir de manière radicale sur un sujet immédiat dont ils ne récolteraient pas les bénéfices. L’espoir vient plutôt d’une prise de conscience au niveau de la société civile et des organisations environnementales qui font un travail de lanceur d’alerte indispensable. Si la situation n’était pas maîtrisée, songeons aux graves conséquences en terme de déplacements humains, de disparition des infrastructures maritimes et de tourisme et de la perturbation durable des écosystèmes du fait de l’eau salée.