Économie • 16 octobre 2019
L’enjeu de la préservation des ressources halieutiques est-il traité efficacement au niveau de l’Union Européenne ?
La préservation des ressources terrestres concernent également les ressources halieutiques. Celles-ci sont gravement menacées du fait de la surpêche. La commission des affaires européennes de l’Assemblée nationale pour une pêche durable au sein de l’Union européenne a publié son rapport. Si l’ambition de l’UE en matière de durabilité de la pêche est affirmée et qu’elle dispose des outils pour mettre en place une politique de quotas de pêche qui respecte la qualité, qu’en est-il de l’augmentation de la consommation de cette ressource ?
Un état des lieux en demi-teinte
Depuis la mise en place de la réforme de la politique commune de la pêche en 2013, force est de constater que les résultats attendus ne sont pas atteints. Le mot d’ordre : « Pêcher moins pour pêcher mieux pour gagner plus » reste à améliorer. Le rendement maximal durable ou RMD à engager reste largement mal perçu par les professionnels de la pêche. Les outils de mesure sont mal compris et une clarification est attendue de la part des acteurs qui se sentent frustrés. Le FEAMP, le fonds créé pour venir en aide aux professionnels est encore mal employé. C’est un dispositif qui s’avère encore immature et dont les états doivent s’emparer plus activement. La France notamment peine à utiliser pleinement cet outil. Le futur fonds prévu en 2020 est encore en cours de négociation mais devrait apporter simplification et ambition en matière d’innovations pour la durabilité.
Des ressources qui s’épuisent
Si les outils pour gérer la pêche et le fonds pour aider les professionnels semblent fonctionnels, l’état des réserves elles-mêmes est alarmant. Le rapport fait mention de 90 % des stocks mondiaux qui sont exploités ou surexploités. La consommation des produits de la mer est en forte croissance, ce qui accentue cet épuisement des ressources. En s’appuyant sur la volonté des consommateurs de faire de la durabilité un enjeu majeur de la consommation de produits issus de la mer, la lutte contre la surpêche peut porter ses fruits. Il faut notamment valoriser l’effet de la labellisation des produits. La transition doit prendre corps dans un contexte éco systémique qui prend en compte, non seulement l’état des stocks, mais plus largement les écosystèmes.
En conclusion, si l’arsenal d’outils dont s’est doté l’UE semble perfectible, il n’en est pas moins rationnel et peut devenir performant. En revanche, les problèmes liés à la pêche illégale ou encore à la défiance marquée de certains acteurs du secteur de la pêche est un frein très important. Envisager le contrôle plus systématique des quotas des professionnels ainsi que des amateurs est une option qui peut s’avérer difficile à mettre en œuvre.