Découverte & Recherche • 10 octobre 2019
Réchauffement climatique : le GIEC tire la sonnette d’alarme
Le nouveau rapport du GIEC a fait couler beaucoup d’encre depuis sa publication le 25 septembre 2019. Mais de quoi s’agit-il exactement ? Que nous apprennent les chercheurs sur le réchauffement climatique ? Quelles mesures préconisent-ils ?
Qu’est-ce que le GIEC ?
Le GIEC (ou Groupe Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat) est un groupe de travail chargé par les Nations Unies d’évaluer les travaux scientifiques consacrés aux changements climatiques. Dans son dernier rapport spécial « Océans et cryosphère », le GIEC s’intéresse tout particulièrement à l’impact du réchauffement climatique sur les milieux marins et glaciaires. Le GIEC s’appuie également sur une série de projections pour montrer qu’à moyen et long terme, l’augmentation des températures aura des conséquences de plus en plus désastreuses sur la planète.
Des constats alarmants
La hausse du niveau des mers
Le réchauffement climatique lié aux activités humaines a déjà atteint 1 degré. Les glaciers et les calottes glaciaires subissent donc un phénomène de fonte sans précédent, qui entraîne une élévation anormale du niveau de la mer. Quelles sont les deux conséquences principales de cette montée des eaux ? Premièrement, la submersion partielle des littoraux. Deuxièmement, une augmentation de la fréquence et de l’intensité des phénomènes ponctuels comme les grandes marées et les tempêtes. Les états insulaires devront adapter leurs infrastructures pour ne pas devenir inhabitables.
La hausse actuelle du niveau marin et deux fois plus importante qu’au cours du vingtième siècle, principalement pour deux raisons : la fonte des glaciers, ainsi qu’un phénomène de réchauffement thermique qui fait augmenter le volume des océans à mesure qu’ils se réchauffent. Cette hausse du niveau marin est constante, et ne cessera qu’avec une baisse importante des émissions de gaz à effet de serre.
La majorité des espèces de poissons a connu des bouleversements qui rendent la pêche plus difficile. Les populations humaines vivant de la pêche sont menacées. Les conclusions du GIEC sont sans appel : seule une diminution de la pollution humaine aiderait les écosystèmes marins à s’adapter à ces nombreux changements.
La cryosphère, un milieu menacé
L’ensemble des régions gelées du globe (la cryosphère) connait un déclin durable. Certains glaciers connaîtront un recul de 80% de leur masse d’ici 2100. Leur recul diminuera la disponibilité de l’eau en aval, même à distance des glaciers.
La banquise s’affine et son étendue diminue. Pour un réchauffement de 1,5°C (seuil fixé par l’accord de Paris en 2015), le GIEC prédit que l’océan Arctique sera libre de glace en septembre, une fois par siècle. Mais si le réchauffement climatique planétaire atteint les 2 degrés, c’est tous les trois ans que l’Arctique sera libre de glace. Les peuples vivant dans l’Arctique ont déjà vu leur mode de vie changer. Certaines communautés planifient déjà leur déménagement.
La haute montagne en danger
Enfin, la fonte des glaces a un impact négatif sur le milieu montagnard. L’augmentation des températures moyennes sur les plus hauts sommets du globe augmente les risques de glissements de terrains, d’avalanches et d’inondations. En plus de l’impact négatif de tels phénomènes sur les loisirs et le tourisme de haute montagne, ces bouleversements contribuent à la dégradation du mode de vie des populations montagnardes.
Les conséquences de la perturbation des océans ou des glaces agissent sur l’ensemble de la Terre, et nous concernent tous. D’après les experts du GIEC, si le réchauffement climatique ne dépasse pas les 1,5 degrés, les conséquences du réchauffement ne seront pas nulles, mais elles seront plus supportables et faciles à gérer.