Découverte & Recherche • 13 juin 2019
Lorsque les coraux blanchissent, c’est la planète qui s’éteint…
Les massifs coralliens sont parmi les première victimes du réchauffement climatique. Que peut-on faire s'il n'est pas déjà trop tard ?
Le blanchissement des coraux
Les massifs coralliens sont aussi importants pour les animaux que pour les hommes. S’ils ne couvrent que 0,1 % des océans, ils hébergent environ 25 % de la biodiversité marine, dont un quart de la population mondiale de poissons de mer. Quant aux hommes, ils sont près de 30 millions à dépendre de ces massifs, dont ils retirent l’essentiel de leur alimentation, des revenus et d’autres moyens de subsistance. Ils sont pour beaucoup pêcheurs ou pratiquent une activité touristique.
Or, les signes qui montrent que les massifs coralliens figurent parmi les premières victimes du réchauffement climatique se multiplient. On considère ainsi que 30 % des coraux sont déjà en déclin, parfois très important.
Lorsque par exemple la température de la mer atteint 31° ou 32°, le corail stresse et rompt la symbiose existante entre lui et les organismes qui l’entourent. Il finit même par rejeter la zooxanthelle, une micro-algue qui peut représenter de 45 à 60 % de sa biomasse en protéine et qui joue, par conséquent, un rôle essentiel dans son métabolisme. Elle peut fournir jusqu’à 80 % de son énergie et lui donne sa jolie couleur. Lorsque le corail l’expulse, il perd cette couleur et devient translucide.
Pollution et activités humaines
Une évolution malheureusement irréversible si le réchauffement dure plus de deux à trois semaines. Lorsque le corail meurt, il prend alors la couleur blanche de son squelette. C’est ce qu’on appelle le blanchissement des massifs coralliens. Si rien n’est fait, plus de 60 % des coraux pourraient disparaître d’ici à 2030.
Outre le réchauffement climatique, le corail est également détruit par l’activité humaine, plus particulièrement par le tourisme de masse qui ne cesse de se développer. La pollution est quant à elle en grande partie générée par les cours d’eau qui se jettent dans l’océan. Chargées d’engrais, de pesticides et autres polluants, ces eaux s’étendent de plus en plus loin et atteignent les massifs coralliens. Enfin, quantités d’alluvions, qui ont pour beaucoup la déforestation pour origine, étouffent petit à petit les coraux.
Que faire malgré tout pour préserver les massifs coralliens ? Limiter le réchauffement climatique bien sûr, mais cela ne peut se faire qu’à l’échelle planétaire. Localement, il faut endiguer la pollution et ralentir l’activité humaine, le tourisme notamment. Dans certaines zones du Pacifique Sud comme aux îles Samoa, rejets d’eaux usées et produits chimiques ont déjà détruit près de 90 % de la couverture corallienne. D’autres massifs se portent bien, comme en Nouvelle-Calédonie, la deuxième réserve la plus importante au monde. Tout n’est peut-être pas encore perdu, mais il n’y a plus de temps à perdre.