Découverte & Recherche • 13 juin 2019
Un sous-marin Uber pour visiter la Grande Barrière de corail !
Après les vtc, la restauration et les vélos en libre-service, Uber s'intéresse aux sous-marins et à la Grande Barrière de corail.
Uber fait des sous-marins
L’une est une des entreprises les plus emblématiques de la nouvelle économie, de celles qui chamboulent « le monde d’hier », qui transforment les relations de travail au point d’avoir donné naissance à un néologisme qui caractérise ces transformations : l’uberisation.
L’autre est un des plus beaux sites naturels de la planète en plus d’être une immense réserve de biodiversité. Difficile de faire plus différents… Et pourtant la première, l’entreprise Uber, organise depuis le 27 mai dernier des visites sous-marines de la seconde, la Grande Barrière de corail. Nouvelle poule aux œufs d’or pour la société américaine, après le transport de personnes, l’alimentation et les vélos en libre-service ? Pas vraiment, puisque les bénéfices réalisés sont reversés à l’association Citizens of the Great Barrier Reef, partenaire de l’opération.
Grâce à ce partenariat entre Uber et l’Office du tourisme du Queensland, des amateurs peuvent jusqu’au 18 juin descendre au fond de l’océan pour découvrir cet immense espace naturel, unique au monde, qui paraît-il est le seul visible depuis l’espace. Contre 3000 dollars australiens — environ 2000 euros —, ils sont pris en charge par une Tesla Uber à l’endroit où la réservation a été effectuée, puis acheminés en hélicoptère jusqu’à l’île Heron. Là ils embarquent à bord d’un petit sous-marin électrique de trois places tout en rondeurs, pour une balade de une heure vers les profondeurs. Une fois la promenade achevée, ils peuvent poursuivre leur découverte des lieux, armés de masques, de tubas et de palmes…
Redorer son image
S’il s’agit surtout pour Uber d’une opération promotionnelle à même d’améliorer son image, loin d’être excellente à travers le monde, l’enjeu est en revanche d’importance pour les autorités australiennes. La Grande Barrière de corail est en effet une source importante de revenus, les trois millions de touristes qui viennent lui rendre visite générant des recettes d’environ de 600 millions d’euros chaque année. D’ailleurs, si scUber est, officiellement, censée ne durer que trois semaines, l’expérience pourrait être prolongée, voire inscrite dans la durée si c’est un succès.
La Grande Barrière de corail est assurément un des principaux arguments touristiques de l’Australie. Sa dégradation n’est pas une bonne nouvelle et sa « mort » serait une catastrophe économique, en plus bien sûr d’en être une d’un point de vue environnemental. Pour protéger ce trésor, l’Etat et le gouvernement du Queensland investissent 130 millions d’euros par an, pour développer les activités économiques, tout en limitant la navigation. Se pose alors la question qui fâche : est-il possible de développer le tourisme et les activités économiques tout en protégeant l’environnement ? Une question particulièrement importante pour la Grande Barrière de corail, cet organisme vivant le plus étendu de la planète qui, un peu plus chaque jour, dépérit en raison du réchauffement climatique. Organiser des excursions touristiques pour la contempler est-elle la meilleure des idées pour la préserver et l’aider à guérir ?