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Dossier 3 juin 2019

Que penser des aquariums ?

Attractions chères aux sorties familiales françaises, les aquariums sont toutefois au cœur de nombreux débats concernant la véracité du bien-être animal en ces milieux. Explications.

De véritables attractions touristiques

La France, comme chacun le sait, est un pays à fort potentiel touristique, qui attire chaque année des millions de visiteurs venus du monde entier. Il existe ainsi, rien qu’au sein de la métropole, près d’une dizaine d’aquariums. Les plus célèbres sont ainsi, entre autres, le parc Marineland à Antiques, le grand aquarium de St-Malo, de Lyon, ou encore de Brest. Ces derniers accueillent chaque année des dizaines de milliers de visiteurs, curieux d’apercevoir des espèces marines inédites et appréciées du grand public. Ces hauts lieux touristiques présentent ainsi des centaines d’espèces au sein de milieux artificiels reconstituant les lieux de vies naturels des spécimens.

Les poissons, ces êtres intelligents

Bien que les aquariums puissent jouir de quelques avantages théoriques en leurs faveurs, la question du bien-être animal en ces milieux artificiels est inévitablement posée. En effet, et malgré les légendes populaires, les poissons sont des êtres sensibles et intelligents, au même titre que les autres êtres vivants évoluant au sein des océans. De nombreuses études scientifiques ont prouvé que chaque poisson possède son propre caractère, ses peurs, et ressent la douleur, tout comme nous. Dans la nature, les poissons évoluent au sein de sociétés structurées et complexes, et sont guidés tout au long de leur vie par un instinct dévelopéé et une mémoire au long terme parfaitement fonctionnelle.

Les aquariums, sont-ils incompatibles avec le bien-être animal ?

Il faut savoir, avant toute chose, que rares sont les aquariums respectant les besoins fondamentaux des poissons. Certaines espèces, par exemple, ont besoin de se cacher derrière des coraux ou recoins de roches. Ces espèces sont, la plupart du temps, privées de ce luxe, afin que les visiteurs puissent plus aisément les apercevoir. Il en est de même pour la taille des bassins, habituellement trop petits, mal insonorisés, et laissant les poissons évoluer dans un habitat surpeuplé, inadapté, exposé aux bruits de la foule ainsi qu’aux flashes des photos.

Il devient alors possible de notifier des comportements anormaux émerger : certains poissons nagent continuellement en cercle, d’autres se laissent mourir tandis que certains nagent de manière répétée et anormale à la surface. Il est possible de prendre l’exemple des trente requins-marteaux intégrés à l’aquarium de Boulogne-sur-Mer pour s’apercevoir des dégâts considérables de la captivité sur le comportement de ces animaux : ces requins ont fini par s’entre-tuer au sein de l’aquarium, jusqu’à ce qu’il n’en reste plus aucun. Un comportement somme toutes parfaitement anormal et surtout inexistant en milieu naturel.

Faut-il continuer d’y aller ?

La réponse risque d’en décevoir plus d’un. À la vue des nombreuses dérives, parfois invisibles aux yeux des visiteurs, il devient extrêmement complexe de visiter un aquarium, si l’on a à coeur le bien-être animal. Malheureusement, l’argument de la sauvegarde des espèces ne peut être avancé, puisque les spécimens sont le plus fréquemment retirés de leurs milieux naturels pour y être enfermés, réduisant encore de ce fait les populations de poissons, déjà agonisantes. La solution la plus adaptée serait alors de se renseigner au quotidien sur la vie des poissons, non pas via la visite d’aquariums, mais par le visionnage de documentaires, ou la visite de Musées d’Histoire Naturelle.

Ed.W