Dossier • 31 mai 2019
L’esturgeon européen en danger critique d’extinction
L’esturgeon européen : qui est-il ?
L’esturgeon européen est le plus grand poisson migrateur de France. Il est dit anadrome, c’est-à-dire qu’il se reproduit en rivière. C’est une espèce qui vit en moyenne 40 ans, mais il n’est pas rare pour elle d’atteindre les 100 ans. Au cours de son existence, l’esturgeon vit plusieurs cycles. Il passe tout d’abord 3 à 5 ans en rivière ou en estuaire, le temps de bien se développer. Puis, il commence sa migration maritime, laquelle peut lui prendre plusieurs mois. Il vit en mer jusqu’à ce qu’il ait atteint sa maturité sexuelle. Il revient ensuite se reproduire en eau douce, plus propice au développement des nouveaux individus.
Actuellement, des populations d’esturgeon européen sont recensées dans le bassin de la Garonne, et en particulier au niveau de l’estuaire de la Gironde. Côté océan Atlantique, ils se développent plutôt dans le golfe de Gascogne. On en observe également dans la mer du Nord, dans la mer Baltique et dans la mer d’Irlande.
Pourquoi est-il en voie de disparition ?
Jusqu’au début du XXème siècle, l’esturgeon européen était présent dans une zone très large comprenant le bassin de la Loire. Sa population a commencé à décroître à cette période, principalement à cause de la pêche. Mais c’est dans les années 1970 que la situation est devenue sévèrement critique. Les populations d’esturgeons présentes dans le fleuve Rioni en Géorgie ne survivent pas à la pollution du fleuve. La Gironde et la Garonne constituent le dernier refuge de l’espèce.
Malgré un plan de restauration débuté en 2007 pour encourager la reproduction, les mêmes menaces continuent de peser : produits polluants déversés dans les fleuves, barrages hydriques, pêche ….
Que peut-on faire ?
La reproduction étant très faible, il est certain que l’esturgeon européen s’éteindra d’ici quelques années si l’intervention humaine n’est pas renforcée. Malgré l’implantation de quelques milliers d’individus, il reste un travail de prévention à mener pour protéger l’espèce, interdite de pêche depuis 1982. Le plan introduit en 2007 ne pourra avoir de bilan crédible qu’autour de 2022 ; il est donc essentiel, en attendant de sensibiliser les pêcheurs. Rappelons que les esturgeons remontés par inadvertance dans les filets sont souvent vivants. Et n’attendent que d’être relâchés.