Découverte & Recherche • 28 février 2019
Under The Pole plonge en Polynésie au chevet des coraux
L’expédition Under The Pole III vient d'acquérir des données critiques sur les coraux, grâce notamment au prélèvement de 4.000 échantillons
L’expédition Under The Pole III au cœur d’un programme scientifique sans précédent consacré aux coraux profonds en Polynésie Française. Menée par Emmanuelle Périé-Bardout et Ghislain Bardout, leur voilier le WHY et son équipage, ont rallié les eaux de la Polynésie Française à l’été 2018.
Plus de 1.000 plongées en Polynésie
Après l’étude des phénomènes de bioluminescence et fluorescence naturels dans le célèbre passage du Nord-Ouest durant l’été-automne 2017, puis un hivernage en Alaska et deux mois de navigation dans l’Océan Pacifique, l’équipe étudie le récif corallien. Au programme de ces 12 mois : cinq archipels, quinze îles et trente sites explorés et échantillonnés. Chaque site est étudié sur six profondeurs de travail comprises entre 6 mètres et 150 mètres, pour un total d’environ 1.000 plongées dans la zone comprise entre 60 et 150 mètres de profondeur.
« Des données capitales »
Laëtitia Hédouin, chargée de recherche au CNRS, spécialiste des récifs coralliens, est responsable de la coordination scientifique du projet. » Après quatre mois d’expédition et quatre îles étudiées, le bilan est au-delà de nos espérances, nous avons pu collecter 4000 échantillons de coraux, dont la plupart sont des échantillons uniques, jamais collectés auparavant. […] nous sommes en train d’acquérir des données critiques et capitales sur les coraux mésophotiques, qui constitueront une source de connaissances pour améliorer leur préservation, mais aussi une source d’inspiration pour le futur. […] nous réalisons pour la première fois la découverte des récifs mésophotiques polynésiens, dans leurs richesses et faiblesses, pour ensemble proposer des solutions pour les protéger. »
L’expédition a déjà recensé deux nouveaux genre de corail, peut-être un troisième. A mi parcours du programme Deephope, les prélèvements scientifiques révèlent déjà que la diversité et la densité des espèces de coraux mésophotiques ont été largement sous-estimées.