Dossier • 22 novembre 2018
Esturgeons. « L’émotion d’être témoin du succès du plan de sauvegarde »
[En direct du bateau]
Florence Bernard, pêcheur à Royan, témoigne de l'implication de la profession dans la sauvegarde des esturgeons
Sur Facebook, elle est Flo d’la mer. Elle est très impliquée dans la sauvegarde des esturgeons. Marin pêcheur à Royan à bord du fileyeur de 9m, Lithomer, Florence Bernard fait partager son métier et les émotions qu’il lui procure. Elle explique comment les pêcheurs participent à la sauvegarde des esturgeons dans l’estuaire de la Gironde. Elle livre ici son émotion de constater que son travail (et celui de ses collègues) finit par porter ses fruits. Elle prend la parole.
« Remettre à l’eau les espèces protégées »
« Nous sommes très sensibles à une pêche responsable. Nos filets ne passent que très peu de temps dans l’eau: moins de 2h dans la très grande majorité des cas. Le poisson remonte donc à bord vivant, ce qui nous permet de remettre à l’eau les espèces protégées (et les poissons hors maille). »
« Sensibiliser via Facebook »
« Nous sommes pleinement investis dans le programme de sauvegarde des esturgeons, c’est pour cette raison que je filme systématiquement les esturgeons que nous capturons accidentellement, pour que ce soit un témoignage de l’extraordinaire travail des équipes de l’IRSTEA et de MIGADO , et pour sensibiliser le public via ma page Facebook. Cette année, nous en sommes à 4 esturgeons capturés accidentellement, tous remis à l’eau vivants.
La procédure lorsque nous capturons un esturgeon: on note la position GPS (en général je prends une photo du GPS où sont renseignées la date et l’heure) de la capture. On le pèse, on le mesure, on indique s’il porte une marque. »
« Elle est passionnée comme nous »
« Dans ce cas, on relève le numéro et on la laisse en place. S’il porte une balise, on la récupère et on l’envoie à l’adresse indiquée dessus. Jusqu’à présent, aucun des esturgeons que l’on a pêché ne portait de marque. On indique aussi quel type d’engin de pêche et l’espèce ciblée.
Nous le relâchons après l’avoir bien oxygéné et déclarons la capture pour ce qui nous concerne à notre référente halieutique de l’Institut des Milieux Aquatiques (IMA ), même le week-end , c’est une passionnée comme nous et elle répond toujours présente. »
« Toujours en grand moment d’émotion »
« Une fois qu’elle enregistré les données de la capture, je peux mettre mes vidéos en ligne. C’est toujours un grand moment d’émotion et de stress quand on en pêche un. Emotion d’être les témoins du succès de ce plan de sauvegarde, du travail de toutes les équipes en amont. Stress de faire vite et bien pour que ce poisson emblématique de notre estuaire reparte dans son milieu naturel avec toutes les chances de continuer sa vie et, on l’espère, pouvoir bientôt se reproduire de manière naturelle sur les frayères. »