Environnement • 31 octobre 2018
Les PCB (et autres polluants) tuent les orques
D'ici 30 à 50 ans, la moitié des orques aura disparu. En cause: les PCB mais aussi les microplastiques, les nuisances sonores
Imposante, impressionnante, symbole de la nature, l’orque disparaît. Elle (orque est toujours féminin) ne se reproduit plus suffisamment pour assurer la survie de son espèce. Le phénomène n’est pas nouveau. Récemment, la Youtubeuse Morgane Trussardi a publié une vidéo dans laquelle elle alerte sur la diminution de la population des orques (ou épaulards) résidentes du Sud, à l’ouest du Canada.
Au Canada, les barrages montrés du doigt
Dans l’ouest du Canada, quatre barrages empêchent les saumons de remonter le courant pour aller se reproduire. Les orques ne trouvent donc plus suffisamment de nourriture. D’après la blogueuse, les saumons sauvages qui restent encore dans la zone sont contaminés par des saumons d’élevage, nourris aux OGM et aux antibiotiques.
La pollution aux PCB empoisonne les mammifères
La revue Science publie une étude menée par seize chercheurs de différents pays qui met en cause les PCB dans la mortalité des épaulards. « Ils sont parmi les mammifères contaminés au biphényle les plus fortement polychlorés (PCB) du monde » affirment les scientifiques.
» Nous montrons que les effets des PCB sur la reproduction et sur la fonction immunitaire menacent la viabilité de plus de 50% des épaulards. »
Les biphényles polychlorés (PCB) étaient autrefois utilisés dans les isolants, des peintures, des huiles, etc. Plus d’un million de tonnes auraient été répandues depuis leurs premières utilisations dans les années 1930. Ces substances chimiques ont été interdites en 1978 aux Etats-Unis et en 1987 en France. Or, les molécules présentes dans ce produit chimique, classé comme « cancérogène certain » ont une durée de vie de plusieurs centaines ou milliers d’années.
« En dépit d’une interdiction quasi mondiale des PCB, il y a plus de 30 ans, les épaulards du monde illustrent la persistance inquiétante de cette classe de produits chimiques » alertent les chercheurs.